AU COEUR DE L\'ESPERANCE

INTRODUCTION

Frères et sœurs, Nous sommes réunis une fois de plus pour célébrer l’une des fêtes les plus antiques et les plus aimées dédiées à la Très Sainte Vierge Marie: la fête de son Assomption. L'Assomption de Marie est une doctrine qui enseigne qu'après sa mort, la mère de Jésus a été ressuscitée, glorifiée, et enlevée physiquement au ciel. Le terme Assomption est tiré d’un mot latin signifiant "faire monter." L'Assomption est par conséquent la fête qui nous invite à tourner davantage nos regards vers le Ciel qui est notre destinée ultime.

D'une manière plus spéciale, nous habitants de Béthencourt et environnant, fêtons en ce jour notre Église qui est sous le patronat de notre Dame de l'Assomption. C'est un moment de grande joie en union avec l'ensemble de ceux qui, comme nous, sont sous ce patronat.

Ce jour est aussi dédiée à la femme. Nous souhaitons donc bonne fête à toutes les femmes dont la Vierge Marie est la modèle parfaite.

Frères et sœurs, la célébration de l'assomption est aussi une occasion pour nous de faire l'état de notre rapport avec le Ciel où se trouve la Vierge Marie. Sommes nous réellement tendus vers le Ciel ou mettons nous encore la priorité dans les choses de ce monde qui passent? Quel est notre rapport avec la mère de Dieu?

En ce jour de notre fête, inclinons nous et reconnaissons humblement devant Dieu que notre espérance en la bonté divine, en la vie éternelle n'a pas souvent été manifeste dans une foi agissante, exposée et fière. Demandons en sincèrement pardon.

Homélie de l'Assomption

Dans les textes liturgiques que nous venons de parcourir, tout rayonne la joie: « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi? » « L'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de de moi » « Heureuse celle qui a cru » « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur ».….... Oui, il y a de la joie dans l'air. Mais quelle est la nature de cette joie? Il ne s'agit pas de ces joies superficielles et éphémères que nous propose notre société de consommation. Il s'agit de la joie intérieure profonde d'où les expressions: « tressaillir d'allégresse au dedans; l'esprit qui exulte ». C'est la joie qui fait corps avec la personne et subsiste par dessus-tout. C'est ce bonheur que nous devons rechercher à tout prix et non les petits moments d'émotions qu'on appelle bonheur et qui tombent aussitôt que leurs motifs passent. Pour être inondés d'un tel bonheur qui se poursuivra dans l'éternité, nous n'avons qu'une seule chose à faire: prendre Marie pour modèle en imitant ses vertus parmi lesquels nous allons énumérer trois:

- l'humilité: Devenir humble comme Marie. Le dictionnaire Larousse définit l'humilité comme le Sentiment, l'état d'esprit de quelqu'un qui a conscience de ses insuffisances, de ses faiblesses et est portée à rabaisser ses propres mérites. Marie se rappelait que tout en elle était don de Dieu. Elle gardait secrètes, même vis-à-vis de son époux, les faveurs célestes dont elle était gratifiée. Elle rapportait à Dieu les louanges qu’elle recevait. Elle se plaisait à servir les autres, à rester à la dernière place. Elle ne craignait pas le mépris : on ne la voit pas à Jérusalem le jour des Rameaux, lorsque le peuple reçoit son Fils avec tant d’honneurs, mais elle ne craint pas de paraître au Calvaire où elle est reconnue pour la mère du condamné. Comme Marie, soyons humbles. Éradiquons de notre vie la vantardise et rapportons à Dieu les louanges que nos différents succès nous apportent. Acceptons aussi de nous ouvrir aux autres avec respect et considération. C'est en nous reconnaissant petits que nous pourrons faire le vide en nous qui permettra au bonheur vrai de nous surabonder.

- l'amour de Dieu et du prochain: Aimer Dieu et son prochain comme Marie. Marie a pleinement accompli ce double précepte. D’après saint Bernard, l’amour de Jésus entra comme un glaive dans le cœur de Marie et le transperça de part en part afin qu’aucun pli ni repli ne resta sans blessure d’amour.". L'Amour, voici ce pour quoi nous sommes créés. il se définit comme une force intérieure qui pousse un être humain à rechercher la paix et à la partager avec les autres. Le désir d'amour se traduit par celui d'être avec l'autre ou les autres, celui d'accepter de recevoir et de donner, celui de dialoguer, de vivre avec, de comprendre, d'accompagner, etc . L'homme créé à l'image de Dieu est fait pour s'ouvrir à lui mais aussi aux autres tout comme L'eau du fleuve est faite pour s'ouvrir à la mer. Si elle stagne, elle pourrira. Ainsi en est-il de même pour l'homme. Celui qui s'ouvre aux autres dans l'Amour se renouvelle sans cesse et acquiert une fraicheur constante: « aimer, aimer, aimer, tout est là » disait Padre Pio. Si l'Amour qui sort de soi et va vers l'autre habitait nos cœurs, notre société hantée par la solitude serait tellement plus heureuse!

• La foi: Croire comme Marie. La foi est l'attitude de l'homme qui accepte et tient pour vraies des réalités qui sont maintenant invisibles, ou incontrôlables. Elle est un acte par lequel l'homme s'en remet volontairement à Dieu, le reconnaissant comme fidèle et capable de tenir ses promesses. C’est pour sa foi que Marie fut proclamée bienheureuse par Élisabeth. Dans la Passion de Jésus, les disciples sombrèrent dans le doute, seule la Sainte Vierge demeura ferme dans la foi, dit saint Albert le Grand. La foi est tout ensemble un don et une vertu. Elle est un don de Dieu , en tant qu’elle est lumière que Lui-même répand dans l’âme. Elle est une vertu en tant que l’âme la met en pratique. Un vrai chrétien vit conformément à sa foi. C’est ainsi que vécut la Sainte Vierge. Dans une Europe de plus en plus en perte de foi, nous avons un défi à relever. Croire. Oui croire en Dieu au point que cette foi nous transfigure. Défendre notre foi, en être fier; la rayonner, voici ce qui pourra amener nos frères à y adhérer eux aussi. Car on reconnaît la valeur d'une chose dans le sérieux et la rigueur que l'on y met ainsi que dans la joie qui l'habite.

  Frères et sœurs, ces vertus qui ont caractérisé la Vierge Marie et qui sont sources du bonheur vrai sont à portée de main. Nous la savourons même déjà dans cette fête de l'Assomption. Regardons la joie de cette part de l’Église réunie ici ce matin. Avec Élisabeth nous aussi nous pouvons dire : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?… Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Oui, il y a de la joie dans l'air. La joie commence à rayonner quand une foi se met en marche. Elle s'installe définitivement quand les vertus de l'humilité et de l'Amour creuse en nous la soif de Dieu. La Vierge Marie est maintenant au Ciel où elle veille sur nous. Demandons-lui de nous obtenir ces trois vertus afin que nous soyons inondé du bonheur du Ciel en permanence. Amen!