AU COEUR DE L\'ESPERANCE

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HOMELIE 15EME DIMANCHE DU T.O C

HOMELIE 15ème DIMANCHE DU T.O C

(dimanche 10 juillet 2016)

 

ü  Dt 30,10-14

ü  Col 1,15-20

ü  Lc 10,25-37

Bien chers frères et sœurs, parmi les paraboles les plus puissantes, pastorales et concrètes de Jésus, se trouve celle du Bon Samaritain. C'est une parabole puissante, car elle parle du pouvoir de l'amour qui dépasse tous les credo et toutes les cultures et fait d'une personne complètement étrangère notre prochain. C'est une parabole pastorale, riche du mystère du souci de l'autre, car enracinée au cœur de la culture humaine: le Bon Samaritain se tourne vers son nouveau prochain et s'occupe de lui qui a tant besoin d'aide. Voilà une parabole essentiellement pratique. Elle nous lance un défi: dépasser toute barrière culturelle et communautaire pour aller et faire de même! En cela, elle est même une révolution. Si je devrais la résumer, je dirais ceci :

« L’attention à l’autre doit être la force mobilisatrice qui éclaire nos choix qui modifie, ralentit, le parcours de nos routes »

« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Demande un docteur de la loi à Jésus. Question intéressante, question essentielle puisqu’elle porte sur la finalité même de la vie humaine : « Partager la joie éternelle de Dieu » : « Tu nous as fait pour toi Seigneur, et notre cœur est inquiet jusqu’à ce qu’il repose en toi » disait saint Augustin. Nous sommes donc faits pour la vie éternelle et toutes nos actions dans cette vie éphémère devraient être orientées vers cette fin ultime. Dommage que nombre de personnes, surtout en occident ici, vivent leur vie en ne tenant pas compte de Dieu. On est en droit de se demander : Quel est le but ultime de leur existence ? Vers quoi marchent-ils donc ? Que vaut une vie qui ne débouche pas sur l’éternité bienheureuse ? Bref, revenons à notre texte.

La vie éternelle oui. Elle est notre destinée ultime et heureux sommes nous, nous qui l’avons compris. Mais il ne suffit pas de comprendre. Il faut suivre le chemin

« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » La réponse est automatique: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit et tu aimeras ton prochain comme toi-même » Formidable ! Mais comment ce précepte doit-il se traduire dans le concret de notre vie ? Suivons l’évangile :

Un prêtre et un Lévite passèrent successivement à côté de l’homme victime de l’attaque des bandits. Ils ne s’arrêtèrent pas. Bien sûr que la loi Juive n’autorisait pas à un prêtre et à un Lévite le contact avec du sang juste avant l’entrée dans le temple pour l’office. En cela, ils ont eu raison de ne pas se salir, voire se souiller. Mais le problème, le grand problème, c’est d’avoir sacrifié l’esprit de la loi qui est l’Amour au rituel, eux qui pourtant enseignaient aux gens à s’aimer. Quel est donc cet amour qui n’agit pas au moment où il le faut ? Ne nous hâtons pourtant pas trop vite de les condamner car comme eux, nous nous faisons souvent aussi les témoins silencieux du drame que traversent nos contemporains. A vrai dire, notre monde est constamment défié par une insensibilité croissante à la souffrance. Nous sommes tellement habitués à la souffrance, la maladie et la famine, que nous pouvons passer à côté des scènes les plus horribles sans sourciller surtout dans une Europe à quatre vitesses ou tout le monde est toujours pressé et s’occupe peu de l’autre. A nous tous, s’adresse cette Parabole : « L’attention à l’autre doit être cette force mobilisatrice qui éclaire nos choix, qui modifie, ralentit, le parcours de nos routes »

Vint ensuite un samaritain. Notons que l’homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il était donc probablement un juif. Or nous savons que les juifs étaient les ennemis des samaritains. Mais loin de se poser cette question, le samaritain a vu spontanément en lui un frère qu’il faut aider. Il s’arrête, il panse ses blessures, il le porte tout contre lui, l’amène à l’auberge, paie la facture et promet de revenir plus tard. Beau n’est-ce pas ? Alors, allons et faisons de même en relevant deux défis

1)   Le défi de la compassion

Il faut de la compassion. Le samaritain fut pris de compassion pour cet homme. Il y a une grande différence entre la pure pitié et la compassion. La pitié commence et finit avec notre propre moi. Et même si elle nous rend sensibles à la souffrance, elle reste fermée sur elle-même, car elle ne produit pas de fruits dans l'action. Le plus souvent, la pitié finit par un soupir ou un haussement d'épaules. La compassion, au contraire, nous pousse à sortir de nous-mêmes. En effet, non seulement elle nous fait avoir pitié de ceux qui souffrent, mais elle nous fait aussi être avec eux. Elle nous fait sortir de la coquille confortable où nous aimons nous dissimuler et nous pousse à aimer et à servir ceux qui comptent sur notre aide

2)   Le défi de l’engagement

Le mot engagement est sans nul doute celui qui exprime le mieux le comportement et la conduite du Bon Samaritain. Il aurait pu passer outre, comme le prêtre et le lévite. Il aurait pu fermer son cœur et se refuser à répondre à une nécessité véritable. Mais il s'arrête. Il s'arrête pour aider. Et juste au moment où il s'arrête et s'humilie pour servir un étranger tombé aux mains des brigands, voilà qu'un prochain naît. La compassion stimulée par l'amour est «créatrice», elle crée un prochain! Ainsi désormais, le prochain n’est plus seulement celui qui est proche de moi. Non ! Le monde dans lequel nous vivons est un océan de souffrance. Je pense aux millions de personnes qui souffrent dans les hôpitaux, dans les hospices et dans les cliniques pour malades en phase terminale. Je pense aux affamés de par le monde entier, surtout en Afrique. Je pense aux personnes âgées que bien souvent chez nous ici, on abandonne seules à la maison, ou dans les maisons de retraite ou encore dans les familles d’accueil sans aucune visite. Je pense à la solitude des couples séparés, à l'isolement des orphelins qui n'ont jamais connu la chaleur d'une maison ni les caresses d'une mère ou d'un père, au tourment du drogué, à l'angoisse de ceux qui pleurent la mort d'un être cher, à la souffrance de ceux qui sont seuls, aux sans-abris, les sans-papiers, etc. Au lieu d’attendre que ces personnes se fassent proches de nous, nous devons nous-mêmes en faire des prochains par la force de l’Amour qui « va vers » pour soulager, aider à se relever et à poursuivre la marche.

« L’attention à l’autre doit être la force mobilisatrice qui éclaire nos choix, qui modifie, ralentit, le parcours de nos routes ».

Puisse Dieu nous en donner la force au cours de cette eucharistie, lui qui nous aime maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

 

Chant : Je vous demande l’amour Seigneur….



27/08/2016
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