AU COEUR DE L\'ESPERANCE

AU COEUR DE L\'ESPERANCE

Homélie 3ème dimanche de carême C

TROISIEME DIMANCHE DE CAREME (ANNEE
C)




(Dimanche le 03 mars 2013)

 

 

v INTENTION

Pour
que le seigneur donne à son Eglise un pape selon son cœur qui sache diriger le
peuple de Dieu avec sagesse, patience et dans la vérité évangélique sous
l’inspiration de l’Esprit Saint.

 

v HOMELIE

L’évangile
que nous venons de parcourir fait peur à 
bien des points de vue. On y parle en effet de Galiléens qui sont
massacrés par Pilate pendant qu’ils offraient un sacrifice. Il est également
question d’un mur qui se serait écroulé sur dix huit personnes. Et enfin cette
phrase terrible du Christ qui tombe comme le tonnerre par deux fois : « Si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de la même manière
 ». Il va donc de soi que
l’homélie de ce jour fasse aussi peur, puisque l’homélie épouse toujours les
contours de la Parole de Dieu qu’elle explicite.

En
effet, si après l’avoir parcourue on demandait à des élèves de troisième de lui
donner un titre, même le plus cancre de la classe ne se tromperait pas. Tous
diraient à peu près comme ceci : « le titre de l’homélie de ce jour ‘’s’appelle’’ « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même
manière »
 ». Eh, oui ! C’est bien sur cette terrible
phrase du Christ que je nous invite à axer notre méditation de ce jour :
« Si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de la même manière ».

Bien
chers frères et sœurs, de tout temps les hommes n’ont cessé de se poser maintes
questions sur les malheurs et les catastrophes qui surviennent souvent dans la
vie : quand un camion-remorque communément appelé « dix tonnes »
se renverse et tue 10 personnes comme nous l’avons aperçu en octobre dernier
dans la région de Tougan ; Quand une bousculade survient dans la nuit du
nouvel an 2013 à Abidjan et tue 60 personnes qui tranquillement étaient venues
au stade pour admirer le feux d’artifice tirée à l’occasion du passage au
nouvel an ; Quand un car prend feu dans les environs de Boromo et consume
plus de 60 passagers tranquillement embarqués pour la côte d’Ivoire comme nous
l’avons aperçu il y a de cela quelques années ; ou encore lorsqu’une vague
de froid survient pendant deux semaines et tue plus de cinq cents personnes
comme nous l’avons vu au cours de l’année 2012 (du 31 janvier au 13 février en
Europe) tandis que la chaleur, une forte canicule à son tour, étouffe 42
personnes au Etats Unis dans le mois de Mars de la même année. Sans oublier les
tremblements de terre, les inondations qui tuent des milliers de personnes par
an. Rien que le 5 décembre dernier, un typhon à causer 546 morts au Philippines.
Etc. Pourquoi ? Oui pourquoi tout cela ? Nous interrogeons nous sans
cesse.

Au
temps de Jésus, les juifs étaient convaincus que cela dérivait d’une situation
de péché grave. Ils voyaient dans les catastrophes une punition de Dieu envers
les coupables. De nos jours, cette idée bat encore son plein. Comme les contemporains
de Jésus, nous sommes tentés de justifier les tragédies qui adviennent dans
notre monde par le péché commis par les victimes. Il nous arrive parfois de
dire sur certaines personnes : « Lui
seul sait pourquoi ca lui est arrivé ; ce n’est pas innocent 
». Ou
encore : « on savait qu’il
finirait ainsi ; ça ne pouvait pas manquer 
». Même ceux qu’on
appelle hommes de Dieu n’échappent pas souvent à cette façon de penser. En
témoigne ce fait que vous avez pu voir dans vos petits écrans à la télévision
il y a de cela quelques temps :

Au
cours de son homélie, un prêtre criait et gesticulait avec tout son corps comme
moi en ce moment. Il disait à peu près ceci :

« Le SIDA est une punition de Dieu. Oui, c’est à cause de la perversité
de vos cœurs que Dieu a envoyé cette maladie incurable pour vous mettre en
garde. Ainsi donc tous les malades du SIDA ne récoltent que les conséquences de
l’impureté de leurs cœurs
 ». Pendant qu’il parlait, une dame se leva
au fond de la chapelle et avança en direction de l’autel. On n’entendait plus
que le bruit de ses « hauts talons » tant l’assemblée était devenue
silencieuse. Elle monta à l’ambon, prit le micro sous le regard ahuri du prêtre
et se mit à parler comme si c’était prévu. « Moi qui suis devant vous, je suis atteinte du SIDA. Je peux comprendre
que c’est peut-être parce que j’ai péché. Mais mon bébé de 5 mois qui est
décédé avant-hier de la même maladie, serait-ce aussi parce qu’il a
péché ? Je n’arrive pas à croire qu’à un âge si innocent, il soit déjà si
impur au point que le Dieu du ciel ait décidé de déverser sur lui tout le venin
de sa colère. Non !
 »

Aussitôt fini, elle déposa le micro
et rejoignit sa place, laissant le prêtre posé là, bouche bée. La scène se
termina là.

Où est
donc la vérité ? Pouvons-nous encor dire que les malheurs qui s’abattent
nuit et jour sur nos frères sont les conséquences de leurs péchés ? En
d’autres termes, pour reprendre les paroles même du christ : « Pensez-vous que les 18 personnes tuées par
la chute de la tour de Siloé étaient plus coupables que tous les habitants de Jérusalem
 ?
Ou plus concrètement : « Pensez-vous que les 60 personnes tuées près
de Boromo dans un incendie de car étaient plus coupables que tous les
Burkinabè ? »

« Eh bien non, je vous le dis, répond notre
seigneur. Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même
manière.
 »

Jésus
n’entend donc pas les choses de cette façon. La parabole du figuier stérile qui
termine l’évangile montre d’ailleurs que Dieu est d’abord un Père
miséricordieux et non un vengeur et un rancunier. Ainsi la souffrance, la mort
aussi tragique puisse-t-elle paraître, n’est pas nécessairement fruit du péché.
Au lieu donc de passer notre temps à critiquer les autres et à spéculer sur le
pourquoi du sort tragique qu’ils subissent, chacun devraient en tirer une leçon
de conversion pour lui-même.

Pensons
que ce pourrait être notre tour la prochaine fois.

Pensons
également que les moments que nous vivons encore sont un temps que Dieu nous accorde
dans sa bonté pour nous convertir à l’instar du figuier stérile qui ne sera
plus coupé à cause de son infécondité mais bénéficiera encore d’une année pour
se ressaisir.

Pensons
à tout cela et travaillons à nous convertir pendant qu’il est encore temps. Qui
dit en effet que nous ne serons pas au nombre des victimes lors de la prochaine
inondation, de la prochaine bousculade, du prochain accident ? Qui peut le
savoir ? La conversion, comme nous
le suggère le Christ, est donc une réalité urgente
. Mettons le maximum de
chance de notre côté afin que l’achèvement de notre vie nous trouve tendus vers
les réalités d’en haut et non accrochés à celles d’en bas qui, parce qu’elles
passent, ne peuvent que procurer des plaisirs au gout de mort. Pour se faire,
en ce temps de carême prenons conscience de l’éminence de notre être d’homme :
créer à l’image et à la ressemblance de
Dieu, nous ne sommes pas n’importe qui
. Bien au contraire, nous sommes
appelés à nous élever vers l’infinie, à progresser de gloire en gloire jusqu’à
être divinisés au dernier jour et vivre dans un bonheur éternellement
bienheureux. C’est cette prise de conscience que nous ne sommes pas de la
terre, que nous sommes infiniment plus que cela, qui pourra nous aider à
devenir réellement ce que nous sommes. Cette prise de conscience nécessaire de
la splendeur dont Dieu nous a revêtus me rappelle une histoire bien connu que
raconte Anthony de Mello dans son livre « quand la conscience s’éveille ». C’est l’histoire du lion qui arrive devant un troupeau de mouton et
qui, à son grand étonnement, aperçoit un lion parmi ces animaux domestiques. Il
s’agit d’un lion qui a été élevé avec les moutons. Il bêle et saute comme un
mouton. Lorsque le lion arrive devant lui, le mouton-lion se met à trembler de
tous ses membres- et le lion luit dit : « Peux-tu me dire ce que tu
fais parmi ces moutons ? »

-         
Je suis un mouton, répond le
mouton-lion

-         
Oh, non, tu n’es pas un mouton. Viens
avec moi » Alors le lion emmène le mouton-lion vers un étang et lui
dit : « Regarde !» Lorsque le mouton-lion voit son image dans
l’eau, il pousse un grand rugissement et se transforme aussitôt en lion. Jamais
plus il ne sera un mouton.

Comme
l’histoire de ce mouton-lion, ce temps de carême se veut aussi pour but de nous
amener devant l’eau de la conversion à travers la prière, l’aumône et la
pénitence afin de découvrir réellement qui nous sommes en tant qu’hommes, mieux
en tant que chrétiens re-nés de la vie de Dieu à travers notre baptême.
Puissions-nous être dociles à la voix de l’esprit Saint, regarder sincèrement
dans cette eau de la conversion et découvrir toute la merveille que nous sommes
afin de pouvoir nous aussi pousser le cri d’éternité, nous redresser et nous
transformer aussitôt en fils de la cité céleste. Que plus jamais, nous ne devenions
encore des terrestres, c'est-à-dire des gens qui prennent l’énorme risque de
greffer leur âme immortelle à des choses qui passent. C’est alors que nous
pourrons éviter la pire des catastrophes, celle qui tue non pas seulement le
corps, mais aussi l’âme. Celle qui nous éloigne pour toujours de la vie
éternellement bienheureuse pour laquelle nous avons été créés. En toute chose
en effet, c’est toujours la fin qui importe le plus. Encore une fois je le
répète donc, pensons que la prochaine fois pourrais être notre tour. Qui
sait ?

« Si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de la même manière
 »

Que
par l’eucharistie de ce jour, Dieu soutienne sans cesse nos efforts de
conversion et les mène jusqu’au bout pour notre salut, lui qui est vivant et
nous aime pour les siècles des siècles. AMEN

 



05/03/2013
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