AU COEUR DE L\'ESPERANCE

AU COEUR DE L\'ESPERANCE

Homélie 5ème dimanche du T.O C

HOMELIE DU 5ème DIMANCHE
DU T.O (ANNEE C)

(Dimanche le
10 février 2013)




 

 

La
Parole de Dieu que nous venons de parcourir pose véritablement, à mon avis, le
problème de la réussite dans la vie humaine. Oui, peut-on réussir une vie humaine véritable sans Dieu ? Voici
plus précisément pour moi la question qui se pose. Et pour qu’on se comprenne
mieux, je voudrais d’abord que l’on s’entende sur le mot « Réussir » :

-         
Il
ne peut se réduire, pour un élève, à la réussite d’un examen de BAC

-         
Il
ne peut se réduire, pour un homme, au gain de plusieurs millions (briques) dans
un jeu de loterie

-         
Il
ne peut se réduire à un bon travail ayant un salaire mensuel colossal ou à de
bonnes récoltes, etc.

« Réussir »,
c’est mieux que cela. Comme le dit Michel QUOIST, « l’homme bien construit
a trois (3) étages :


  • Au
    troisième, le spirituel

  • Au
    deuxième le sensible

  • Au
    premier le physique, le matériel

Les
trois étages se tiennent, communiquent, réagissent l’un sur l’autre, mais leur
hiérarchie doit être respectée : le physique est en bas, c’est le moins
noble- le spirituel est en haut, c’est le plus beau. Si l’ordre des valeurs
n’est pas conservé, la construction est mauvaise, l’homme est abimé »

Réussir
sa vie, c’est donc vivre harmonieusement selon ces trois étages, en mettant
chacun à la place qui est la sienne. Cela, comme nous pouvons le constater dans
notre vie de tous les jours, n’est pas toujours évident. Le péché consiste justement
à la rupture de l’ordre de ces trois éléments fondamentaux.

Ainsi,
chez de nombreuses personnes, on retrouve au sommet le physique, c'est-à-dire
le matériel : ils marchent la tête en bas.

Chez
d’autre encore, c’est la sensibilité qui est en haut (sentiments, humeurs,
etc.) ils rampent. Quel remède donc trouver à cela ? Suivons
l’Evangile :

Des
pêcheurs professionnels, compétents en la matière, connaissant leur métier
pêchent toute la nuit durant sans rien prendre, même pas un crapaud ou un
têtard. Ce qui est évidemment exaspérant puisque c’est la nuit qu’on prend
mieux les poissons. Jamais en plein jour. Hélas, le soleil se lève,
anéantissant tous leurs espoirs. Un pauvre petit menuisier de Nazareth, qui ne
connait rien en matière de pêche arrive au bord de l’eau pendant qu’ils
lavaient tristement leur filet qui se sont vainement salis toute la nuit
durant. Il prend place dans leur barque et se met à enseigner les foules. Et
après cela, défiant toutes les règles de la pêche, il demande aux pêcheurs
professionnels de rentrer encore en eau profonde pour jeter leur filet au moment
même ou les poissons se font le plus rare, c’est à dire en plein jour. Quelle
audace ! Une vraie provocation à l’adresse de ses braves pêcheurs
désespérés. Mais coup de tonnerre ! Contre toute attente, Simon, le chef
du groupe obéit : « Maître,
nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je
vais jeter les filets. ». Pourquoi donc? Eh bien, c’est simple. On ne
se doute pas un seul instant que pendant qu’ils lavaient leur filet, Simon n’a
pu s’empêcher d’examiner Jésus, de l’admirer et surtout d’écouter discrètement
ses enseignements. Et cela l’avait remué jusqu’au fond de son cœur. La grâce de
Dieu avait commencé à le toucher, d’où cette obéissance aveugle qui a porté
tout son fruit : « Ils le firent et prirent une telle quantité de
poissons que leurs filets se déchiraient ». Après cela, vint une autre
phase. Cette expérience de la puissance de Dieu qui s’est manifestée à travers
la pêche miraculeuse provoque chez Simon un déclic qui lui fait prendre
conscience de toute son indignité, du renversement de l’ordre des trois étages
dans sa vie comme le vivent tous les hommes : « Seigneur, éloigne-toi
de moi, car je suis un homme pécheur ». Dès lors, les choses se
reconstruisent d’elle-même. Du succès matériel, il passe une foi totale et
toute donnée au Dieu vivant : « Alors, ils ramenèrent les barques au
rivage et, laissant tout, ils le suivirent » ;

Comme nous pouvons l’entrevoir, ce cheminement de
Simon comporte trois étapes comme les trois étages de l’être humain :

-         
L’écoute de la Parole de Dieu qui coïncide avec le
spirituel

-         
L’obéissance dérivant de cette écoute et qui a
permis à Simon, contre toute attente,  de
dominer ses sentiments pour rejeter de nouveau les filets au mauvais moment sous
les ordres d’un pauvre menuisier. Cela va avec la sensibilité.

-         
Et enfin, la pêche miraculeuse qui va de paire avec
succès, richesses, etc. Rappelons ici ce fait capital : le succès
matériel, loin de rester là, s’est aussitôt déporté vers un raffermissement du
spirituel.

C’est dans la jonction harmonieuse de ses trois
éléments que se trouve la réussite complète d’une vie humaine. En d’autres
termes, en nous approchant de Dieu, en vivant en intime communion avec lui, le
spirituel raffermi concourt à la maîtrise de nos sens et les canalise vers la
réussite matérielle qui, à son tour, renvoie encore au spirituel. Ainsi, la
réussite d’une vie humaine se déroule comme en un cycle perpétuel, en un
dynamisme interne permanent qui va du Spirituel au matériel et du matériel au
spirituel

Ainsi nous aussi, nous réussirons inévitablement notre
vie si nous adoptons l’attitude de Simon : écouter fréquemment Jésus nous
parler et laisser sa Parole nous interpeller dans la prière communautaire,
familiale, personnelle et dans les sacrements. Cela nous rendra capable de
maîtriser nos sentiments pour les orienter dans le sens des volontés de Dieu,
si insensées soient-elles. (ex: une dame et ses séries d’intention de messe) En
lui obéissant ainsi de façon aveugle comme Pierre, nous verrons que les portes
du succès à tout point de vue s’ouvriront à nous. Ces succès, loin de nous enfoncer
vers le bas, nous élèverons plutôt vers le haut, vers l’Eternel notre Dieu. C’est
dans ce cercle animé d’une dynamique interne et collégial que se trouve la clé
de la réussite de l’homme.

Bien chers frères et sœurs, à partir de cette
analyse, chacun d’entre nous peut maintenant faire un point sur l’avancée de sa
réussite humaine. Entre les trois étages de l’être humain, lequel, chez moi est
au troisième ? Est-ce que ma foi au Dieu vivant me permet-elle d’être maître
de mes sentiments au point de franchir toujours l’inexplicable, l’inattendu, l’insensé
même pour m’accrocher toujours à Dieu ? Est-ce que j’ai une conviction que
mes différents succès viennent de Dieu ? Loin de m’enfoncer vers le bas,
est-ce que ces différents succès m’orientent plutôt vers Dieu que j’apprends à
aimer chaque jour encore plus en reconnaissant mes faiblesses, mon
indignité ? Si les réponses à ces trois questions sont positives, alors
sachons que nous sommes sur le bon chemin. Dans le cas contraire, il n’y a
aucun doute, prenons conscience que le vers est dans le fruit et que si l’on
n’y prendre garde, il pourrira entièrement malgré son aspect encore reluisant.

Demandons donc à Dieu au cours de cette célébration
d’augmenter en nous la soif de sa Parole et des sacrements afin que baignant
dans son intimité, les trois étages de notre vie se consolident d’une manière
ordonnée et nous pousse à la réussite totale de notre vie pour sa plus grande
gloire. Demandons-lui cette grâce avec insistance, lui le Vivant qui nous aime
maintenant et pour les siècles des siècles. AMEN !!!



22/02/2013
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