AU COEUR DE L\'ESPERANCE

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Homélie catéchétique semaine de l'Unité

HOMELIE CATECHETIQUE SUR LA SEMAINE DE L’UNITE DES CHRETIENS

(Tougan le 21 janvier 2012)

 

 

 

INTRODUCTION

 

Depuis le mercredi 18 janvier passé, nous sommes rentrés dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

La prière pour l’unité des chrétiens nous rappelle ces moments historiques douloureux de l’Eglise où celle-ci se divisa en plusieurs entités qui, aujourd’hui, se vouent même parfois de la haine : L’Eglise catholique, l’Eglise orthodoxe, l’Eglise protestante, l’Eglise anglicane et la Fraternité Saint Pie X. Cela est d’autant plus douloureux que cette fragmentation fait entorse au vœu si cher au Christ au soir de sa vie : « Que tous, ils soient un, afin que le monde croit que tu m’as envoyé ». Comment le monde peut-il maintenant croire en ce Dieu d’Amour puisque nous qui nous réclamons de lui, loin de vivre l’Amour entre nous, passons notre temps à nous jeter mutuellement des pierres ? L’Unité est par conséquent une réalité urgente pour la crédibilité même de notre foi. On peut aujourd’hui accuser nos devanciers du moyen âge d’être à l’origine de cette division. Cependant, n’oublions pas nos jalousies, nos haines, nos critiques acerbes, nos faiblesses récurrentes qui contribuent à rompre un peu plus cette unité de jour en jour. Pour cela, commençons par demander pardon au début de cette célébration.

 

HOMELIE.

Dans le cours d’homilétique qu’on nous dispense lors de notre formation au grand séminaire, il est dit ceci : « L’Homélie doit porter sur les textes liturgiques du jour. Cependant, elle peut aussi se baser sur un événement liturgique particulier en cours ». Cette dernière phrase me permet pas conséquent d’axer pour la première fois mon homélie de ce jour, non pas sur les textes que nous venons de parcourir, mais sur l’Unité de l’Eglise que nous célébrons depuis déjà 4 jours, eu égard à la gravité de la situation.

« Que tous ils soient Un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé ». Cette prière, ou mieux ce cri de cœur de notre Seigneur au soir de sa vie nous dit ce que c’est qu’un chrétien au fond. Il est avant tout un agent d’Unité. Ainsi, nous ne pourrons jamais nous réclamer du Christ encore moins vouloir l’enseigner aux autres sans au préalable cette unité qui est la marque visible de notre foi et de la présence au milieu de nous du Dieu d’ Amour, Incarné dans l’Amour en notre chair humaine.

Et pourtant, c’est bien ce qui se laisse voir aujourd’hui. La même Eglise qui se réclame du Christ se retrouve fragmenter en plusieurs morceaux comme je le disais au début de la célébration. Et chacun évangélise de son côté tout en tirant sur le tissu au risque de le déchirer davantage.

Comment donc a-t-elle pu se fractionner en plusieurs morceaux ? Cela a eu lieu en quatre temps :

1-      Les discussions doctrinales

Tout à commencé avec de nombreuses mésententes dans l’Eglise ancienne sur des questions doctrinales telles la définition de la sainte trinité (les pneumatomaques), les deux natures humaines et divines dans l’unique personne du Christ (L’Arianisme, le Nestorianisme). Mais il y a aussi eu la question de la suprématie de l’Eglise de Rome sur les autres églises. Tout cela a abouti à la division au sein de l’Eglise en 1054 donnant d’une part l’Eglise catholique et d’autre part, l’Eglise orthodoxe.

Aujourd’hui, l’Eglise orthodoxe possède les mêmes sacrements que l’Eglise catholique et la même manière de célébrer la sainte Messe. Les points de divisions sont :

-          L’Eglise orthodoxe ne reconnaît pas de façon directe le pouvoir du pape.

-          Sur le plan de la foi, il y a une petite nuance dans le crédo. Dans le crédo catholique, nous confessons que l’Esprit saint Procède du Père et du Fils tandis que l’Eglise orthodoxe affirme qu’il procède du Père, par le Fils. C’est ce qu’on a appelé la question du filioque. Cependant, pour éviter toute discussion, les chrétiens orthodoxes ont tout simplement retiré cette partie de leur crédo

-          Le baptême dans l’Eglise orthodoxe est donné par immersion comme dans l’Eglise ancienne et la confirmation est reçue le même jour que le baptême.

-          L’Eglise orthodoxe autorise le mariage des prêtres, à condition que cela soit effectué avant l’ordination diaconale, etc.

 

2-      Les discussions disciplinaires

a-      Le protestantisme :

Après le schisme entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe en 1054, un autre s’est déroulé encore au XVIème siècle lié à des problèmes disciplinaires (concubinage des prêtres ; simonie= vente des sacrements tirant sa source de la construction de l’Eglise de Rome). Il s’agit de la révolte d’un certain Luther et plus tard un nommé Calvin qui a donné naissance au protestantisme qui comporte plusieurs branches : les protestants, les calvinistes et beaucoup d’autres sectes qui sont survenus par la suite tels les assemblés de Dieu, etc.

(N.B : les témoins de Jévohah ne sont pas considérés comme des chrétiens).

Aujourd’hui, l’Eglise protestante existe encore et tend de plus en plus à se répandre tout en continuant à se morceler. Les points de divisions sont :

-          L’Eglise protestante ne reconnaît pas l’autorité du pape (pas d’autorité même en générale. Chacun se lève et il fonde son Eglise)

-          Ils ne rendent pas un culte à la Vierge Marie que beaucoup considèrent non pas comme la mère de Dieu, mais la mère de la partie humaine du Christ.

-          Ils ne reconnaissent que deux sacrements : le baptême et ce qu’ils appellent la sainte cène qui est, en quelque sorte, l’équivalent de notre messe, même si sa validité est tout à fait douteuse.

-          Pour les protestants également, seule la foi en Dieu sauve. Nos œuvres n’ont aucun mérite.

Ce que l’on peut leur reprocher de grand et dans lequel nous devons éviter à tout prix de tomber, c’est que beaucoup considèrent les chrétiens catholiques comme des ennemis qu’ils ne tardent pas à injurier dans leurs temples faisant ainsi fi de l’Amour que nous a enseigné le même Seigneur : « Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres » « Aimer jusqu’à vos ennemis, et faites du bien à ceux qui vous font du mal… ». Et cela est un avertissement pour nous à ne pas faire autant comme nous le dit Saint Paul : « Ne rendez jamais le mal par le mal, mais soyez victorieux du mal par le bien ».

 

-          L’anglicanisme

Après le schisme entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe en 1054 et la révolte protestante avec Luther et Calvin, un autre schisme de type protestant surviendra encore en Angleterre avec le roi Henri IV après que l’Eglise ait refusé le divorce qu’il souhaitait pour se remarier avec une autre femme. Cela a donné naissance à l’église anglicane qui prédomine actuellement en Angleterre et aux Etats Unis.

Si aujourd’hui, de nombreux terrains d’entente voient le jour entre anglicans et catholiques, il n’empêche qu’il subsiste des convergences profondes qui les divisent énormément. L’une des convergences majeures est l’ordination des femmes dans l’église anglicane que l’Eglise catholique, fidèle à la tradition laissée par son Seigneur, ne reconnaît pas. Il existe même aujourd’hui des femmes évêques dans l’Eglise anglicane.

Pire, cette Eglise semble souvent faire fi de toutes les normes de moralités instituées par le Seigneur. En témoigne la consécration épiscopale d’un évêque ouvertement homosexuel par l’église anglicane américaine en 2003. Comme nous le voyons, les dissensions demeurent profondes.

 

3-      Les discussions postconciliaires

Le concile Vatican II qui a eu lieu dans les années 1965 a amené beaucoup de changements dans la pratique de la liturgie :

-          Messe face au peuple

-          La concélébration

-          Messe dans les langues vernaculaires

Beaucoup de personnes jusque dans la haute hiérarchie se révoltèrent contre cet état de fait. Parmi eux, se trouva Mgr LEFEBRE qui rompit de fait son lien avec Rome et fonda sa propre Eglise avec les anciennes pratiques :

-          Messe dos au peuple

-          Messe entière dans la langue latine, etc.

Comme nous pouvons l’apercevoir à travers tous ces schismes que nous venons d’énumérer, le mal est profond. Mais comment pouvoir le juguler ?

Depuis le mercredi passé, nous ne cessons d’en indiquer les voies par rapport aux textes liturgiques que nous parcourions :

-          La prière

-          L’exemple du Christ serviteur qui consiste à aller vers nos frères chrétiens, à leur prêter nos services si le besoin se présente, à leur faire de la place dans notre cœur, car seul l’Amour triomphe toujours de la haine.

-          L’attente patiente avec la plaine confiance que cela a beau apparaître impossible, Dieu aura le dernier mot.

-          La croix. C'est-à-dire, savoir offrir tout ce que nous rencontrons comme difficultés sur notre route d’homme et de femme de foi en guise de participation au sacrifice du Christ pour plus d’unité entre nous chrétiens catholiques et ensuite entre nous et les autres églises.

-          Et enfin, ne jamais pactiser avec le mal, quelque soit sa forme, car tout mal, si petit soit-il, constitue toujours une plaie béante dans notre processus d’unité avec le Christ.

Demandons au Seigneur au cours de cette eucharistie de faire de chacun d’entre nous et tous ensembles des agents d’Unité. Ainsi, le monde reconnaitra que nous sommes ses disciples. Ainsi se reflètera à travers toute notre vie que notre Dieu est un Dieu d’Amour, un Amour infini qui nous veut profondément Unis nous aussi dans l’Amour maintenant et pour les siècles des siècles. AMEN !!!

 

Abbé Edouard GNOUMOU



22/06/2013
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