AU COEUR DE L\'ESPERANCE

AU COEUR DE L\'ESPERANCE

Homélie de la 27ème semaine du TO, Année A

HOMELIE DU 27ème DIMANCHE DU T.O, ANNEE A

(Dimanche le 02 octobre 2011)

 

 

 

« Si tu veux récolter de beaux fruits, porte du soin à ton jardin. Si tu veux t’épanouir à l’ombre de ton Dieu, use des fruits de ton jardin pour le bien de tous »

Tel est le thème que je me propose de vous développer aujourd’hui en lien avec les textes liturgiques que nous venons de parcourir. Bien sûr qu’il n’y est pas question explicite de jardin. On parle plutôt de vigne. Mais ce serait insensé que de vouloir parler de vigne à des personnes qui ne savent même pas ce que c’est. Entendons-nous bien que quand on parle de vigne, il ne s’agit pas d’un seul pied, mais d’un carré de vigne, ce qui veut dire déjà un lopin de terre bien à soi. Sous nos cieux, on parlerait donc de verger, de jardin, bref, une propriété privée quoi. De ce point de vue, la vigne est donc une réalité universelle. Chacun a sa vigne. Mieux, pour qu’on se comprenne entre nous, chacun a son jardin, son verger.

« Si tu veux récolter de beaux fruits, porte du soin à ton jardin. Si tu veux t’épanouir à l’ombre de ton Dieu, use des fruits de ton jardin pour le bien de tous »

Ma vigne, mon jardin est constitué de tout ce que je possède : mon être même, mon intelligence, mon champ, ma parcelle, mon travail, mes richesses, mon Eglise mon…mon…ma…ma… Mais en réalité s’agit-il de « mon » jardin ou du jardin que quelqu’un d’autre a mis à ma disposition ?  La réponse à cette question est d’une portée fondamentale pour la compréhension du message que la Parole de Dieu de ce jour nous délivre.

Commençons par reconnaitre que personne ne peut prétendre s’être battu pour acquérir son être, son intelligence. De même, nous avons tous reçu des aptitudes qui nous ont permis d’avoir un champ, un travail, de l’argent. Mais ce n’est pas nous qui avons fabriqué ces aptitudes. En principe donc, on ne devrait pas raisonner en terme de « mon » ou de « ma », mais  de X… que Dieu m’a donné. Toutes les fois que nous utiliserons donc les pronoms possessifs, pensons à cette réalité profonde qui est derrière. Qu’avons-nous en effet que nous n’avons pas reçu ? Ainsi tout notre être, tout notre avoir appartient de droit à un seul : Dieu. Suivant donc l’interprétation de la première lecture, nous sommes tous et chacun, la vigne du Seigneur. De même, tout ce que nous possédons fait de nous des vignerons à qui Dieu a confié sa vigne si l’on se réfère à l’évangile. De là, tous et chacun, nous devons donc nous interroger :

-                     Suis-je comme une vigne qui produit les bons fruits que Dieu attend de moi ou au contraire suis-je comme ce peuple d’Israël dont Dieu se plaint tant : « Mon ami avait une vigne sur un coteau plantureux. Il en retourna la terre et en retira les pierres, pour y mettre un plant de qualité. Au milieu, il bâtit une tour de garde et creusa aussi un pressoir. Il en attendait de beaux raisins, mais elle en donne de mauvais ».

-                     Comment je fais usage de la vigne que Dieu m’a confiée à travers ce que je possède ? Est-ce que j’en fais un usage pour la gloire de Dieu et le bien de tous ou bien me suis-je l’approprier au point d’évacuer toute personne qui s’y hasarde comme ces mauvais vignerons dont parle l’évangile ?

« Si tu veux récolter de beaux fruits, porte du soin à ton jardin. Si tu veux t’épanouir à l’ombre de ton Dieu, use des fruits de ton jardin pour le bien de tous »

Porter du soin à son jardin et utiliser les fruits qui en sortent pour le bien de tous sont les comportements adéquats à tout chrétien face à son être et à tout ce qu’il possède. Nul n’a donc le droit d’être médiocre. Aussi, dans tout lieu ou le Chrétien est semé, il doit chercher à être le meilleur pour faire honneur à celui qui lui a fait un si grand don de sa personne. Ainsi, tant spirituellement, humainement, intellectuellement et dans tous les secteurs d’activité, nous devons apercevoir des chrétiens qui se battent. Et surtout qu’ils donnent l’exemple d’une vie humaine authentique à l’ombre du très haut en prenant en compte dans leur vie « tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite éloges » comme nous le recommande saint Paul dans la lettre aux éphésiens que nous venons de parcourir. On ne peut produire de bons fruits en dehors d’une telle vie.

Nous devons aussi user de tout ce que nous possédons de biens et de beaux non pas de façon égoïste, mais comme des biens qui nous ont été confiés pour tous. L’expérience montre que ce n’est pas souvent le cas. Le maître de la vigne envoie chaque jour vers nous ses serviteurs pour qu’on leur remette les fruits de la vigne, mais que ne faisons-nous pas ? Nous fermons continuellement les mains sur le trop plein que nous avons pour en user et gaspiller de façon égoïste pendant qu’il y a des cris de détresses tout au tour de nous. Au soir de notre vie, le maître de la vigne nous en demandera des comptes. Ce trop plein que nous aurons gardé par devers nous et que nous serons contraints de livrer au jour de gloire témoignera pour ou contre nous devant le trône céleste. Souvenons-nous du sort réservé à la mauvaise vigne et aux mauvais vignerons dans l’histoire d’Isaïe et dans l’évangile. « Je vais enlever sa clôture pour qu’elle soit dévorée par les animaux, ouvrir une brèche dans son mur pour qu’elle soit piétinée. J’en ferai une pente désolée ». L’évangile va dans le même sens : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il donnera la vigne en fermage à d’autres vignerons, qui en remettront le produit en temps voulu » Ainsi l’homme ne peut être heureux qui ne cultive pas l’excellence en lui-même. Il se disloque, se désagrège et devient presqu’une loque humaine. De même, l’égoïste, celui qui court après les biens de cette terre, accumule sans arrêt et à tout prix au dépend de tous, ferme les mains au nécessiteux, ne peut s’attendre à bien finir. Que Dieu nous en garde.

« Si tu veux récolter de beaux fruits, porte du soin à ton jardin. Si tu veux t’épanouir à l’ombre de ton Dieu, use des fruits de ton jardin pour le bien de tous »

Porter du soin à son jardin et user des fruits de ce verger pour le bien de tous, tel est le secret du bonheur. On ne peut être heureux si le verger de notre être est stérile, improductif, rempli d’herbes. De même il n’y pas de bonheur possible pour un homme qui use de ses biens non pas comme Dieu le veut, mais rien que pour lui et lui seul au point d’accumuler chaque jour davantage tout en gaspillant. Le bonheur, c’est quand on prend conscience que notre verger, notre jardin nous vient de Dieu, que nous devons le cultiver comme il l’attend de nous, et user de ses fruits avec tous, car chaque homme, notamment le nécessiteux est le visage de Dieu ouvert à notre générosité. Puisse l’eucharistie de ce jour nous donner les grâces nécessaires pour faire fleurir en nous toutes les vertus de personnes respectueuses et respectables afin de produire d’abondants fruits de qualités pour la gloire de Dieu. Puisse-t-elle aussi nous accorder la grâce d’un cœur large et ouvert aux différents besoins de nos frères. Demandons toutes ses grâces à Dieu, le seul parfait, le seul qui nous aime d’un amour qui donne et se donne pour notre bonheur maintenant et pour les siècles des siècles. AMEN !!!

 

Abbé Edouard GNOUMOU



30/09/2011
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