AU COEUR DE L\'ESPERANCE

AU COEUR DE L\'ESPERANCE

Homélie, messe de clôture à la Samaritaine

MESSE DE CLOTURE, CENTRE LA SAMARITAINE

(Samedi le 09 juin 2012)

 

-          Action de grâce à Dieu pour le bon déroulement de l’année. Car toute action se vit toujours dans l’incertitude. On ne sait jamais comment cela peut se terminer. Alors, quand tout aboutit, il faut savoir dire merci à Dieu qui est seul maître de notre histoire collective et individuelle. N’est-ce pas que celui qui sait dire merci s’attire de nouvelles grâces ?

-          Action de grâce aussi pour le bon déroulement des activités, pour toute la formation reçue, et surtout pour ces nouvelles couturières qui seront bientôt envoyées dans le champ du monde pour rendre service.

-          Prions aussi pour ce centre afin que Dieu le remplisse de ses bénédictions et que ses activités prennent un plus grand essor pour le bien de la multitude.

Pour que ces actions de grâces et ses supplications de ce jour soient plus favorables à Dieu reconnaissons nos limites et nos faiblesses de tous les jours qui nous détournent souvent de son commandement d’Amour. Demandons-en sincèrement pardon.

 

HOMELIE

Quand j’ai parcouru hier les textes bibliques que nous venons de lire, j’ai eu l’impression que Mme DIENI les avait auparavant parcourus avant de choisir son jour de clôture, tant ils tombent à pic et leur message s’oriente dans toutes les directions.

Nous vivons dans un monde où la pauvreté, le chômage, la misère font de plus en plus rage. La cause ? C’est bien sûr le péché et le manque d’Amour au cœur de l’homme :

Ainsi, les uns s’étouffent à force de manger

Les autres meurent pour n’avoir pas eu à manger.

Pire, dans ce monde aux deux visages, les riches poussent parfois l’horreur jusqu’à dépouiller les pauvres du peu qu’ils ont pour en rajouter à leur trop plein. C’est ce que l’évangile spécifie en ces termes : « Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement ». Comme quoi, ceux qui font le plus de mal aux pauvres sont souvent ceux-là mêmes qui se présentent à eux comme des gens de biens ! Cela tend de plus en plus à être monnaie courante :

-          L’on donne non pas tant parce qu’on aime mais dans le but de pouvoir soutirer davantage. Ainsi, la main gauche retire le double de ce qu’a donné la main droite

-          L’on demande pour donner non pas tant pour rendre service à ceux pour qui l’on a demandé mais pour retenir la plus grande part pour notre confort personnel. Et finalement, les bénéficiaires premiers ne reçoivent que les miettes.

Ce scandale va même en grandissant, creusant davantage les fossés entre riches et pauvres. Heureusement que tout n’est pas ainsi. Il y a quand même de bonnes volontés. Il y a des personnes comme la veuve de l’évangile qui vont parfois jusqu’à donner une partie de leur vie pour le bonheur des autres : « Elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre » dit Jésus. Cela est un signe de la présence de Dieu dans le monde.

Oui, dans ce monde égoïste, où chacun veut moissonner là où il n’a pas semé, où quelques-uns accaparent pour eux seuls ce qui appartient à des milliers, où les plus grands voleurs portent la tenue des bienfaiteurs, il y a de l’espoir. Dieu est là. La justice germe. Déjà ces fruits se manifestent à travers des personnes, des structures privées ou étatiques, des organismes, etc.

C’est donc l’occasion pour moi ici de saluer, au nom du Dieu vivant, tous les partenaires de ce centre qui acceptent de donner une partie d’eux-mêmes afin d’apporter un souffle de bien-être à ces jeunes filles à travers le métier de couturières. Ce faisant, ils accomplissent une œuvre humanitaire de la plus haute importance car le salut et le bien-être conféré à une seule personne s’étend toujours à plusieurs générations. Avec ce métier en effet, et avec les machines que ces filles recevront qui leur permettront effectivement d’exercer ce métier, elles pourront se prendre en charge elles-mêmes et contribuer à prendre en charge leurs familles. Elles pourront nourrir leurs enfants, les habiller, les soigner, les scolariser. Bref, elles pourront de fait leur ouvrir les portes du succès qui permettront à ces derniers de les ouvrir aussi à leurs enfants et ainsi de suite jusqu’ à la n ième génération. Quelle grande œuvre de charité ! (applaudir pour les partenaires)

En même temps que nous saluons leur participation pour le bien-être de ces jeunes filles et de leur progéniture, je les invite à aller de l’avant en mettant tout leur cœur dans cette œuvre sociale. Ne donnez pas seulement de votre superflu. Certes, c’est déjà bien que de pouvoir se départir de son superflu pour l’autre, mais se limiter là, c’est amoindrir le sens même de l’amour, de la fraternité qui doit aller jusqu’au sacrifice d’une partie de soi-même pour soutenir et relever ceux qui en ont besoin. Donnez aussi jusqu’à une partie de votre nécessaire, une partie de ce que vous aurez voulu garder pour vous-mêmes. Car la vie ne grandit et ne s’épanouit que lorsqu’elle est partagée. L’homme a été donné à lui-même et en tant que don, il ne peut réussir pleinement que quand il donne et se donne. Que Dieu vous accorde la grâce de renforcer ce pas du don de soi avec vos offrandes, afin qu’à travers vos cœurs et vos mains, les déserts de la misère et du chômage refleurissent et se couvrent de vie et de bonheur.

Je salue à sa juste valeur la promotrice de ce centre. Ce faisant, elle a comme, au nom de sa foi au Dieu vivant, créé un pont d’Amour entre ceux qui possèdent assez et ceux qui possèdent peu afin que les deux puissent se rejoindre à travers le binôme don-réception, réception-don et réaliser ainsi l’unité si chère au cœur du Christ pour la construction d’un monde meilleur. C’est un travail important que vous faites. C’est de l’ordre même du divin. Mais, tout ne doit pas être facile non plus. Il vous arrive certainement de vivre des moments d’angoisses, d’incertitudes surtout quand les moyens financiers viennent à manquer et que vous attendez des promesses qui tardent à se concrétiser. En ce jour, nous vous portons dans nos prières. Nous portons ce centre dans nos prières. Puisse Jésus qui a rencontré jadis la Samaritaine au bord du puits venir toujours à votre rencontre et vous donne en permanence l’eau de vie, afin qu’au terme vous puissiez dire comme l’apôtre Paul dans la première lecture de ce jour : « Je me suis bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout de la course, je suis resté fidèle. Je n’ai plus qu’à recevoir la récompense du vainqueur ». Que Dieu vous bénisse et qu’il ouvre grandement pour vous les portes de lendemains meilleurs pour vous-mêmes et pour ce centre.

Je vous salue, vous, les locataires de ce centre et heureuses bénéficiaires de ce jour. Félicitations pour la réussite de l’année scolaire. Félicitations pour tout ce que votre endurance, votre persévérance vous ont permis d’apprendre. Par le concours de plusieurs mains, de plusieurs gestes d’Amour et de solidarité, cette formation que vous avez reçue va vous permettre un temps soit peu d’éradiquer de votre vie la pauvreté et de faire de vous des femmes dignes. Cependant, il faut le savoir, cette formation n’est qu’une semence. Si vous la laissez là dans le trou en allant ranger vos machines au fond de vos maisons au point que des tonnes de poussières les couvrent année après année, elle pourrira et ne vous sera guère profitable. Arrosez votre semence, apporter lui du fumier, soignez la, c’est là qu’elle germera, grandira, s’épanouira, éclusera et portera d’abondants fruits qui profiteront à vous-mêmes d’abord, puis à vos familles et à vos enfants. Que Dieu vous assiste et que ce métier vous soit réellement profitable ainsi qu’à tous ceux qui viendront solliciter vos services.

Je vous salue enfin, vous autorités, frères, amis, sympathisants qui êtes accourus ce matin pour soutenir ce centre par votre présence. Merci pour l’attention que vous lui accorder. Tous et chacun, mettons la main à la pâte pour que ce centre vive et continu d’atteindre ses objectifs pour le bien de nos populations, notamment les plus défavorisées. La parabole de la veuve de l’évangile nous montre que nul n’est jamais trop pauvre au point de ne rien pouvoir donner : « Elle a donné tout qu’elle avait pour vivre ». A nous donc de réfléchir et de voir comment nous pouvons contribuer communautairement et personnellement à la survie de ce centre. Ne l’oublions jamais : un bienfait, surtout celui qui s’oriente vers la promotion et le bien-être d’une personne n’est jamais perdu. « Quiconque donne reçoit » a dit Jésus. De même, tout comme la promotrice de ce centre, travaillons de manière à pouvoir établir par nos actions concrètes de tous les jours des ponts d’Amour entre les hommes pour l’édification de sociétés unies, fraternelles, de sociétés ou chacun arrive à cueillir sa part de joie à l’arbre du bonheur. Demandons-lui cette grâce dans cette Eucharistie, Lui le Vivant qui nous aime maintenant et pour les siècles des siècles. AMEN !!!



06/07/2012
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