AU COEUR DE L\'ESPERANCE

HOMELIE DE NOEL, ANNEE 2012

CHANT : Noel ya wo fo basa ya, Yézu ia yé wo fo Nyindana ya

               Noel ya wo fo basa ya, Yézu da, wo da tiu da ma

Tout aujourd’hui annonce que ce jour n’est pas comme les autres. Vos tenus renouvelés, propres, vos visages brillants, respirant un air de sérénité et de bonheur. « Vraiment, il y a de la joie dans l’air » dirait quelqu’un. Même la nature semble se joindre à ce concert d’épanouissement. Voyez la fraicheur, la douce fraicheur. Nous savons tous ce que cela représente, surtout quand le mot fraicheur résonne comme un écho dans nos souhaits : « Que Dieu apporte de la fraicheur à vos cœurs ».

Oui, le sens de tout cela éclate à travers l’événement que nous vivons aujourd’hui. Le ciel a ouvert grandement ses portes. Dieu y est sorti. Dieu est descendu. Le Ciel a plongé ses racines en pleine terre. Alors, comment ne pas chanter et crier de joie :

CHANT: Cplt 1 : Maria bè do Bethléem

M be diena dien yé mu n di ba

N ne wo wa tu dien di la di

Laa m bè ko, a t’a nè yé bi.

Désormais, plus rien ne sera comme avant. La naissance de Dieu dans notre chair humaine a illuminé définitivement l’histoire et lui a fait prendre un tournant décisif, une marche irréversible vers le salut. Dieu rencontre l’homme. L’homme rencontre Dieu. Dieu se fait un avec l’homme. L’homme se fait un avec Dieu. L’homme est divinisé. Quel bonheur.

CHANT : N’Dusu be Ala tanu bi

Ala yé koba kè ne yé

Oui, clame aujourd’hui le prophète Isaïe : « Le peuple de Dieu qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur les habitants du pays de la mort, une lumière a resplendi. Tu as multiplié leur allégresse. Tu as fait éclater leur joie. Ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit à la moisson. Comme on jubile au partage du butin ».

Ces paroles du prophète Isaïe valent aussi pour nous aussi aujourd’hui. Oui, Dieu vient illuminer nos ténèbres. Les ténèbres, nous savons que nous en avons suffisamment. Comme un veilleur attend l’aurore, beaucoup d’entre nous scrutent au quotidien l’horizon, espérant qu’une lueur d’espoir vienne enfin illuminer leur vie. A tous ceux qui sont enveloppés par les ténèbres de la souffrance, de la misère, du péché, du fétichisme et qui se morfondent sans cesse au point que leur âme broient quotidiennement du noir, la naissance de Dieu vient dire tout n’est pas perdu.

Il s’appelle « Emmanuel », c'est-à-dire Dieu avec nous. Jusqu’à présent alors, nos ancêtres et nos grands parents le considéraient comme un Dieu au dessus de nous, un Dieu lointain qu’on ne pouvait atteindre que par des intermédiaires que sont les fétiches, les masques. Malheureusement, ils le perdaient plus qu’ils ne le retrouvaient car le démon s’en servait pour les détourner encore plus de Dieu et soumettre leur âme à des tourments sans nombre. Non seulement leur âme, mais aussi leurs biens. Souvenons-nous des poules, des moutons, des bœufs qu’il fallait offrir en sacrifice suivant la gravité de la situation. Cela me rappelle un fleuve de chez nous où on devait offrir chaque année un peul albinos en sacrifice. Dans le cas contraire, il fallait s’attendre à des inondations car le fleuve débordait et noyait toutes les plantes. Tout cela, l’enfant Dieu vient nous en libérer. Désormais, plus de sacrifice. Désormais plus de fétiches qui nous interdisent tout et ne tardent pas à se venger. Récemment, lors des nuits de l’espérance, maman Suzanne nous parlait d’un fétiche de la région chez qui beaucoup de chrétiens se rendaient, conduisant ainsi leur âme sur le chemin de la perdition (ex. du registre de Satan). Jésus alors avait triomphé de ce fétiche en l’écrasant par sa toute puissance. Ainsi Dieu nous libère. La lumière a illuminé les ténèbres de nos vies. Dieu s’est fait proche. Plus d’intermédiaires qui nous perdent. Il est le Dieu avec nous dans notre nature, avec nous dans sa grâce, avec nous dans notre faiblesse et notre misère. Il est avec nous par sa miséricorde, sa tendresse et sa compassion. Il est devenu semblable à nous, prenant tout ce qui est nôtre et nous donnant tout ce qui est sien. C’est cela le message de Noël : Dieu avec nous, Dieu pour nous. Comment alors ne pas chanter notre bonheur ?

CHANT: Yezu wolola an fè, Ala Den wolola la

Yezu wolola an fè, Ala Den wolola

Dieu est venu illuminer aussi les ténèbres de nos misères, de notre pauvreté. Il n’a pas plu cette année. Les ténèbres de la famine, des brigands, des maladies diverses nous font peurs. Mais la lumière de Noël vient illuminer ces ténèbres. Cela ressort dans le nom même de Jésus qui signifie « Dieu sauve ». Mais comment sauve-t-il ? Depuis l’Incarnation, Dieu s’est uni à notre chair humaine. L’homme est donc devenu Dieu. Tous chrétiens baptisés, et donc renés en Dieu dans l’Incarnation de Dieu, nous devons être ces visages de Dieu qui sauve autour de nous. D’autres le seront aussi pour nous. En effet, à cause de Noël, à cause de Jésus Fils de Dieu, la solidarité s’exercera pour nous en ces temps durs. L’OCADES, qui relève de Dieu se fera sentir. Beaucoup de personnes donneront de leurs biens pour aider les affamés à cause de Dieu. Beaucoup de chrétiens s’efforceront de bien gérer les vivres que va distribuer l’Etat aux pauvres afin qu’ils atteignent la multitude, à cause de Dieu. Oui, depuis que Dieu est entré dans notre histoire, l’homme est devenu un autre Dieu pour l’homme. La lumière du Christ illumine les ténèbres des cœurs humains et les portent au partage, à la solidarité. C’est une invitation à nous tous aussi à devenir ces visages de Dieu secourables pour nos frères afin que Noël soit permanente dans leur vie. Car Noël, c’est quand la bonté de Dieu éclate aux yeux des autres à travers nos œuvres.

Nous serons cette manifestation quotidienne de Dieu dans la vie de nos frères si nous ouvrons vraiment notre cœur à Dieu. L’évangile nous dit qu’il n’y avait pas de place pour eux (Joseph, Marie, mais surtout l’enfant Jésus) dans la salle commune. Ce constat est toujours actuel: dans le monde entier, on fête Noël, on mange, on boit, on danse, on offre des cadeaux. Mais ils sont de plus en plus nombreux ceux et celles qui oublient l’origine de cette fête. Et pourtant, le Christ veut demeurer chez nous. Il veut être « Emmanuel », Dieu avec nous. Trouvera-t-il une place dans nos cœurs ? Il n’enfonce pas la porte. Il attend que nous lui disions d’entrer.

CHANT : Lara wo diamma tien ne wo bo dia dima wulè lè, Danna Yezu kuro wulè wo te zo wo tu n’bosiè wo.

Frères et sœurs, Vivre un vrai Noël, c’est accueillir Jésus, c’est le suivre et lui donner la première place dans nos cœurs. C’est avec lui que nous pourrons être libérés du péché qui nous détruit et détruit nos frères pour trouver ainsi la vraie joie. Cette joie de Noël, devons la partager avec tous ceux et celles qui nous entourent, les membres de nos familles, les enfants, les personnes malades ou seules. Ainsi, avec Noël, toute souffrance disparaît dans le monde, la joie entre dans tous les cœurs. Car en se faisant chair de notre chair et en demeurant dans nos cœurs, Jésus nous donne à tous la force nécessaire pour rayonner son amour et sa joie dans le monde. Ainsi, à travers nous, les malades auront du réconfort, les personnes attristées sentiront l’amour et le soutien des autres, les prisonniers seront visités, les affamés recevront du pain, l’Amour de Dieu éclatera partout et toujours. Noël, c’est l’inauguration du monde nouveau.

Bien chers frères et sœurs, en cette nuit de Noël, prions donc, afin que Dieu fait Homme en Jésus-Christ, nous transforme. Qu’il nous renouvelle. Qu’il fasse que nous tous, de pierres et de bois que nous sommes, devenions des personnes vivantes, humbles et remplies d’Amour, afin que notre monde soit pénétré des joies du ciel et transformé.

Joyeuse fête de Noël à tous et à toutes !

Chant : Me da siè nena pèn ke nè lè

Laara Nè Yézu n’a tien bo nèzon lè

A tien do ie Laa nè

Yezu n’a tien bo nèzon lè…………..A tien do ie Laa lè

Laara Nè Yezu n’a tien bo nèzon lè………….

Dana Yézu n’a tien bo nèzon lè…………