AU COEUR DE L\'ESPERANCE

Dans l'évangile que nous venons de parcourir, Jésus dénonce l'hypocrisie des scribes et des pharisiens. L'hypocrisie se définit comme l'attitude morale par laquelle on exprime des sentiments, des opinions que l'on n'a pas ou que l'on n'approuve pas. Un dictionnaire dit des hypocrites qu'ils sont « ceux dont les conduites n'expriment pas les pensées du cœur ». L'hypocrite donc est divisé en lui-même. Il paraît ce qu'il n'est pas en réalité. La comparaison que Jésus utilise est encore plus explicite. Ils sont comme des tombeaux blanchis à la chaux. Oui, les tombeaux, comme nous savons les construire en ce 21ème siècle sont souvent magnifiques. Mais tout beaux qu'ils soient, ils ne reflètent jamais la réalité de ce qu'ils couvent à l'intérieur: « ossements et toutes sortes de pourritures ». Ainsi, en est-il des hommes hypocrites.

Cette attitude est contraire à l'être humain créé à l'image et la ressemblance de Dieu.. Ecclésiaste est formel et même dur là-dessus: « Il n'y a pas pire cochon que quelqu'un qui pense « non » et dit « oui ». C'est peut-être trop fort comme insulte, mais on comprend mieux quand on voit tous les méfaits dont sont à l'origine les hypocrites: « celui qui partageait mon pain m'a frappé du talon » dit le Psaume. Nous l'expérimentons douloureusement de temps en temps dans notre vie. Et même au sein des sociétés, cela a parfois de graves conséquences. Les hypocrites s'infiltrent parfois dans les groupes, dans les communautés, et comme des vers dans un fruit, les pourrissent de l'intérieur. Ainsi, le pire ennemi n'est pas toujours celui qui nous menace du dehors, mais parfois celui là-même qui nous tient la main, nous sourit et nous amadoue alors que son intérieur est tout noir et sombre. C'est en cela que l'hypocrisie est diabolique parce qu'elle est le reflet même du prince du mensonge, celui que nous appelons Satan. Il n'y a pas plus grande menace pour l'humanité que les hypocrites.

Au cours de notre célébration demandons au Seigneur de nous délivrer de la main des hypocrites. Prions aussi surtout, afin que notre paraître coïncide avec l'être, c'est à dire que nous ne soyons pas des personnes doubles mais vrais envers nous-mêmes et envers les autres. C'est de cette vertu, et non les apparences destructrices, dont le monde et l’Église ont besoin. Le chrétien, c'est celui qui vit ce qu'il croit et croit ce qu'il vit. Le paraître doit être le reflet de l'être. Puisse Dieu nous donner cette grâce vitale pour notre salut et pour le bien de nos frères. Amen.