AU COEUR DE L\'ESPERANCE

AU COEUR DE L\'ESPERANCE

Troisième dimanche du T.O C (à l'hôpital)

HOMELIE DU 3ème DIMANCHE
DU T.O (ANNEE C)

(27 janvier 2013 au CHR de Dédougou)




 

 

 

Tout
nouveau dans cet hôpital, les règles de la bienséance m’en voudraient de
commencer à débiter quantité de paroles sans vous avoir d’abord salué…longuement :

Je salue tout le personnel soignant de cet hôpital et à travers
vous, l’ensemble du personnel soignant de notre pays qui se dévouent jours et
nuits afin que les corps affaiblis retrouve la vigueur, que les cœurs chancelants
sous la maladie s’embaument de nouveau de bonheur et continuent agréablement à
chanter la vie. Ce faisant, à mon humble avis, vous êtes l’autre partie du
sacerdoce. Le prêtre soigne l’âme. Vous, vous soignez le corps. L’âme et le
corps sont deux réalités intimement liées. Les philosophes grecs diraient que
le corps est la forme visible de l’âme. Quand l’âme va mal, le corps en prend
un coup (ulcères, cancer, etc.) De même quand le corps chancèle, il arrive très
souvent que l’âme en soit touchée. Vous avez donc un rôle prépondérant pour l’équilibre
et la joie de la personne humaine d’où la rigueur et le dévouement total qui
doit vous caractériser comme l’exprime si bien le serment d’Hippocrate que vous
prononcez au début de votre mission. Je vous en donne une des versions qui
n’est peut-être pas celle que vous utilisez mais qui me parait explicite. C’est
celle utilisée notamment au Canada depuis 1982 (version française)

« Au moment où je vais exercer le métier pour lequel j'ai eu le privilège
  d'être formé,

JE JURE de garder intacte la science qui m'a été transmise, et de la
  perfectionner autant que me le permettront mon temps et mes forces.

JE JURE de toujours avoir le courage de douter de moi-même et de ne
  jamais prendre, pour mes patients, le risque d'une erreur qui pourrait mettre
  leur santé en péril ; je ferai en sorte d'obtenir, par tous les moyens
  possibles, la confirmation d'un diagnostic dont je ne serais pas absolument
  sûr.

JE JURE de ne jamais divulguer, hors le cas où la loi m'en fera un
  devoir, les secrets dont j'aurais pu avoir connaissance dans l'exercice de ma
  profession.

JE JURE de toujours me souvenir qu'un patient n'est pas seulement un cas
  pathologique, mais aussi un être humain qui souffre. À celui qui entrera chez
  moi pour chercher simplement un réconfort, ce réconfort ne sera jamais
  refusé.

Je n'oublierai pas que la prévention est la meilleure des médecines ; et
  si je n'y participe pas moi-même, JE JURE de ne jamais considérer l'action
  préventive avec négligence ou hostilité.

Je prends acte de ce que la Médecine devient de plus en plus sociale à la
  fois parce qu'elle a pour destinataire la collectivité humaine tout entière
  et parce quelle peut désormais être exercée sous des formes non
  individuelles. Si je ne pratique pas moi-même ces formes sociales et
  collectives de l'exercice de mon Art, JE JURE de ne pas entrer en lutte
  contre ceux qui les auront choisies. Qu'à la fin de ma vie, je puisse me dire
  que je n'ai jamais enfreint ce serment. »

 

Ce
serment fait ressortir l’importance capitale et toute la noblesse de votre
métier.

Que
Dieu vous bénisse donc dans cette mission !

Qu’il
fasse que votre dévouement et vos différentes luttes pour un mieux être porte
du fruit en abondance pour la gloire de Dieu et la bonne santé de tous.

Je
vous salue, vous les nouveaux visages qui venez d’intégrer cette communauté.
Vous avez quitté des frères chrétiens baptisés dans l’unique Esprit. Vous êtes
venus trouver des frères qui eux aussi sont baptisés dans l’unique Esprit et
qui, par ce fait même, forme un seul corps avec ceux que vous avez quitté comme
l’exprime si bien l’apôtre Paul dans la deuxième lecture de ce jour :
« Tous, juifs ou païens, esclaves ou
hommes libres, nous avons été baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul
corps
 ». Vous êtes donc chez vous. Fasse Dieu que votre séjour ici à
Dédougou et au sein de ce lieu de service soit meilleur que les précédents et
que la joie fleurisse sans cesse dans vos cœurs et sur vos visages.

Je
vous salue, vous les malades qui avez pu vous déplacer pour venir participer à
cette eucharistie et vous tous ici accourus qui, par solidarité au nom de votre
foi au Dieu vivant, les assister toujours par votre présence et vos prières.
Que Dieu fasse resplendir sur vous sa lumière et qu’aucune trace d’ombre ne
vienne un jour effleurer vos visages.

La
parole de Dieu qui nous vient d’être adressée est une nouvelle. Elle est une
bonne nouvelle pour nous tous : « Cette
Parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre nous dit Jésus à la fin de
l’Evangile, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplie
 ». Il s’agit de
cette heureuse nouvelle qu’un nouveau royaume a pris naissance. Un royaume où
les pauvres, les prisonniers, les aveugles, les malades, les opprimés sont les
privilégiés : « L’esprit du
Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a
envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils
sont libres et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la
libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur
 ».
Durant toute  sa vie, c’est bien ce que
Jésus s’est efforcé de faire. Il a multiplié des pains pour des affamés, guéri
des malades, ressuscité des morts, délivré des prostitués de la main de leurs
agresseurs, pardonné aux pécheurs, etc.

Aujourd’hui,
Jésus n’est plus physiquement présent au milieu de nous. Mais nous avons été
baptisés dans son Esprit. Nous formons donc avec lui un même corps. De fait,
c’est à nous de prendre le relais. Oui, aujourd’hui, c’est avec nos cœurs, avec
nos mains que Jésus veut continuer à apporter paix et réconfort à son peuple.
Nous devons suivre ses pas en optant nous aussi prioritairement pour les plus
pauvres et les souffrants de toute sorte de nos société. C’est en cela que
vous, le personnel soignant, vous êtes des membres capitaux de ce corps. Vous côtoyez
en permanence la souffrance. Au cœur de cette souffrance parfois indicible qui
mine les hôpitaux vous devez être les mains du Christ qui se tendent pour
apporter réconfort, pour relever. En tant que Chrétiens, vous avez un devoir encore
plus grand par rapport à vos autres collègues. La science, oui. Mais par delà
la science apprise, vous devez vous remplir du Christ de sorte qu’en même temps
que vos soins, son amour rayonne à travers toute votre personne et se
communique à vos malades. Cela, croyez moi, est souvent plus efficace que le
remède que vous prescrivez. Ne dit-on pas que sur dix malades à l’hôpital, la
médecine ne guérit en réalité qu’un seul ? Les neuf autres se relèvent
d’eux-mêmes par la force du désir et l’espérance de guérir qui les animent.
Cette espérance dans le cœur des malades, vous pouvez l’accroitre à travers
votre manière d’être. A ce propos, un homme me racontait un jour :

« J’ai
été un jour dans une situation de maladie incurable qui devrait m’envoyer ad patres
dans les prochaines semaines. Mais à l’hôpital, je rencontrai un médecin
chrétien dont tout l’être et tout l’agir ont fait que le miracle de guérison
s’est produisit. A l’hôpital, il était la bonté en personne. Quelque soit le
nombre de malades, il s’occupait de chaque cas comme si c’était l’unique avec
une force dont lui seul avait le secret. Il rentre ici, il sort là, il va de
l’autre côté, contrôlant l’état des malades, prodiguant des encouragements et
tout cela dans un sourire étincelant qui ne laissait personne indifférente.
Devant les situations les plus désespérées, il n’avait qu’une triple
réaction : application du remède approprié ensuite une minute de prière
suivie de cette exclamation sincère et profonde : « Dieu est grand,
ca va aller ». Et généralement, ca marche. Je recouvrai la santé non pas
seulement à cause de ses soins, de l’attention particulière qu’il porta à mon
cas, de ses prières mais aussi parce que je fus mû par un désir fort de guérir
tout simplement pour lui faire plaisir. Ma guérison le surpris d’une manière tellement
agréable que durant toute la semaine, il demanda des messes pour rendre grâce.
Beaucoup de patients ont affirmé aussi avoir été guéris non pas seulement par
ses soins, mais par le fait même de le voir régulièrement venir à leur chevet
avec ce sourire réconfortant qui vous reste dans la mémoire toute votre vie
durant. Oui, vraiment, Jésus est dans
notre hôpital à travers cet homme
»

« Oui,
vraiment, Jésus est dans notre hôpital ». Bien cher personnel soignant,
c’est ce que je souhaite aujourd’hui pour cet hôpital. Soyez des Jésus tout
donnés à vos patients. Alors, de vos cœurs, de vos mains, des miracles de paix
profonde, de guérison, de conversion même se produiront quotidiennement pour la
gloire de Dieu.

Que
Dieu vous bénisse encore !

Qu’il
vous donne l’immense bonheur de voir constamment vos malades, même les cas les
plus désespérés se relever et continuer sereinement leur bout de chemin avec
l’espérance et la joie pleines le cœur.

Vive Dieu, Lui le vivant qui nous
aime maintenant et pour les siècles des siècles. AMEN !!!

 

Abbé Edouard GNOUMOU, CEDICOM



22/02/2013
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