AU COEUR DE L\'ESPERANCE

HOMELIE 16^ème DIMANCHE DU T.O C

(Dimanche le 17 juillet 2016)

ü  Gn 18,1-10a

ü  Col 1,24-28

ü  Lc 10,38-42

L’évangile que nous venons de parcourir nous donne de voir deux personnalité différentes :

D’un côté, nous avons Marthe, que je dirais volontiers : « la consciencieuse ». Sa famille reçoit un étranger d’une importance réelle : Jésus. Aussitôt, elle se met à la tâche. Elle va là, court de l’autre côté, revient par ici. Bref, elle est occupée, elle est accaparée disons. Et tout cela, pour offrir un accueil digne de l’hôte du jour. Cela me rappelle un peu l’Afrique, où l’on dit que « l’étranger est roi ». En effet, une famille est capable de tout donner, jusqu’à son unique poule pour faire la joie d’un étranger. Si vous ne me croyez pas, venez et vous verrez. Nous pouvons donc dire que ce que Marthe fait est bien. C’est même très bien. La première lecture exalte d’ailleurs la vertu de l’accueil à travers Abraham. Il accueille bien les trois hommes qui représentent la sainte Trinité. Et à cause de cet accueil, il obtient la promesse d’un enfant malgré son vieil âge. Qui ne souhaiterait pas être bien accueilli dans une famille ? Merci à toi Marthe.

De l’autre côté, nous avons Marie que l’on qualifierait volontiers de « fainéante, d’inconsciente même ». Faisant fi des multiples occupations de sa grande sœur Marthe où elle aurait pu donner un coup de main, elle reste là, assise aux pieds de l’étranger entrain de bavarder. C’est donc tout à fait normal et naturel que Marthe réagisse : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider ». Et chose curieuse, Jésus prend la défense de la fainéante : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part. Elle ne lui sera pas enlevée ».

C’est incompréhensible dans la logique humaine. Mais dans la logique de Dieu, Oui. La réponse de Jésus à Marthe signifie que nous devons mettre la priorité en Dieu. La maison de Marthe symbolise le monde. Marthe nous représente. Oui, nous sommes parfois préoccupés de la vie présente, accaparés par les multiples tâches au point que nous oublions Dieu. Cela est d’autant plus vérifié en Occident où les églises se vident au profit des lieux de travail et de loisir. Et même au sein de l’Église, on en trouve qui sont réellement occupé, tout donné pour le service de l’Eglise, mais qui en réalité, se préoccupe plus du rôle qui leur est confié que de Dieu lui-même.

Marie, la sœur de Marthe, est le modèle que Jésus nous propose. Dans un monde à quatre vitesses, un monde de stress, nous devons trouver du temps pour Dieu, du temps pour nous assoir devant Lui, nous imprégner de sa Parole de Vie. Tout passe, seul Dieu demeure. Tout ce qui peut aider notre âme à s’élancer vers Dieu est donc toujours le meilleur. C’est cela qui subsistera devant Dieu quand tout sera passé. Oui, tout ce pour quoi nous nous préoccupons passera : les richesses, les plaisirs, la gloire, etc. A ce propos, on raconte qu’un milliardaire, avant de mourir, a écrit dans son testament : « Je veux qu’on m’enterre avec tout mon argent ».  Le fils ainé, tout rusé qu’il était, a juste pris un chèque où il a inscrit toute la somme. Il le présenta à son papa mort en disant : « voici papa un chèque portant tout ton argent. Tu le toucheras toi-même au pays des morts. Et si dans une année tu n’arrives pas à le faire, alors nous l’utiliserons à ta place ». Voilà qui est bien dit. Quoi que nous fassions, nous n’emporterons rien au séjour des morts. Tout passe. Seul Dieu demeure.

Efforçons-nous donc de trouver du temps pour la rencontre avec Dieu. Puisons en lui les ressources nécessaires pour notre vie de tous les jours et nous verrons que nous vivrons de manière plus apaisée. Car « qui a Dieu a tout. Qui n’a pas Dieu n’a rien ».

Puisse Dieu lui-même nous en donner la force au cours de cette eucharistie, Lui le vivant qui nous aime maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.