AU COEUR DE L\'ESPERANCE

AU COEUR DE L\'ESPERANCE

Homélie 18ème dimanche du T.O C

HOMELIE 18ème DIMANCHE DU T.O C

(Dimanche le 31 juillet 2016)

 

ü  1ère lecture : Qo 1,2 ;2, 21-23

ü  2ème lecture : Col 3,1-5.9-11

ü  Evangile : Lc 12,13-21

 

 

 

 

La nuit dernière quand je dormais, j’ai senti qu’il faisait froid. Alors j’ai tiré ma couverture et je me suis entièrement couvert. Je ne sais pas la position que j’avais adoptée. Toujours est-il que j’ai entendu mon cœur qui battait comme dans un stéthoscope. Il battait fort. Et j’ai été émerveillé par le vrombissement de ce puissant moteur qui est tout pour moi. Mais en même temps, j’ai été frustré. Oui, j’ai été frustré de voir que je n’ai aucun contrôle sur lui. J’aurais bien voulu le manipuler à ma guise : l’arrêter, le redémarrer, le ralentir, l’accélérer. Mais hélas ! Je n’y peux rien. De fait, le jour qu’il s’arrêtera, je ne pourrai pas le redémarrer non plus puisque je n’ai aucun contrôle sur lui. Je m’arrêterai aussi nécessairement. On parlera alors de crise cardiaque ou d’arrêt cardiaque ou de mort. Ceux qui m’ont aimé diront : « O, c’était quelqu’un de bien, Quel malheur ! ». Par contre ceux qui m’aimaient moins bien feront tout simplement semblant. Ils auront une mine froissée à l’extérieur, mais à l’intérieur, ils auront un grand sourire. Ainsi va la vie. Malgré les grands progrès techniques que j’ai eu le loisir d’admirer lors de ma première venue ici en France, nous n’avons pas encore réussi à dompter la mort. « Ainsi tout change. Ainsi tout passe- et nous-mêmes nous passons- hélas- sans laisser plus de trace- que cette barque où nous glissons- dans cette mer où tout s’efface » écrit Alphonse de Lamartine. D’où le cri de Ben Sirac le sage encore appelé Quohelet : « Vanités des vanités, tout est vanités […] En effet que reste-il à l’homme de toute la peine et de tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ? »

Oui, pourquoi nous fatiguer tant pour des choses que nous ne pourrons pas conserver longtemps. L’évangile est aussi très clair à ce propos : «Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. » Bien sûr qu’il faut chercher un minimum de confort et de bien être dans cette vie. On a besoin de l’argent pour vivre. Le problème, c’est que certains lui consacrent toute leur vie. Parfois, il fait tourner les têtes et même perdre la raison. L’essentiel est ailleurs. Il est dans les choses éternelles : Dieu et notre âme créée à son image. On constate donc tout de suite qu’il n’y a que les choses spirituelles qui sont éternelles. Ainsi, ce corps que nous mettons tant de temps et de moyens pour entretenir, épanouir, passera. Seule notre âme comparaitra devant Dieu pour le jugement. Mais combien prennent-ils le temps de soigner leurs âmes à travers une vie spirituelle vraie ? Quand je vous regarde, vous qui êtes dans cette église, vous êtes combien par rapport à la population totale de la ville ? Peut-être les 1/100ème.

« Recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu…Faites donc mourir en vous ce qui n’appartient qu’à la terre : débauche, impureté, passion, désir mauvais, et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie », nous dit saint Paul dans la première lecture. « On grandit toujours par le haut, jamais vers le bas » dit Michel QUOIST. Oui, plutôt que de nous appesantir dans des choses fortement nuisibles à notre âme, laissons nos cœurs s’élancer vers l’infini. Cela aide même dans cette vie ici-bas. Je causais l’autre jour dans une famille sur les nombreux suicides qui adviennent de plus en plus. Et il est ressorti que la plupart de ces suicides résultent d’un manque d’espérance dans le cœur des jeunes. Or on ne peut cueillir l’espérance nulle part que dans la foi au Dieu vivant. Toute solution à ce problème passe donc toujours nécessairement par la foi au Dieu Vivant. Jamais le désespoir ne peut avoir raison sur un homme de foi et d’espérance. « Tu nous as fait pour toi Seigneur, et notre cœur est inquiet jusqu’à ce qu’il repose en toi » dit saint Augustin. En Dieu, il y a la quiétude. En Dieu il y a de la paix profonde. En Dieu il y a de l’infini. En Dieu, il y a de l’éternité. Nous avons tout intérêt à aimer Dieu. Revoyons donc nos choix dans le quotidien de notre vie et donnons la priorité à Dieu. Je vous le dit en pleurant, vu tout ce que je vois. L’infini ne doit pas fondre dans le fini comme on le constate de plus en plus. Nous sommes créés pour l’éternité et nous ne nous réaliserons vraiment que quand nous tendrons de plus en plus vers cette éternité qui est Dieu. Ne laissons pas les choses finies nous dominer et nous aliéner. Nous ne sommes pas faites pour elles. Partageons ce qui doit être partagé. Méfions-nous du surplus qui nous rend esclave du matériel au détriment de Dieu.

« Ainsi tout change. Ainsi tout passe- et nous-mêmes nous passons- hélas- sans laisser plus de trace- que cette barque où nous glissons- dans cette mer où tout s’efface »

Frères et sœurs, en ces temps-ci où la mort ne s’est jamais aussi faite sentir qu’auparavant, recherchons les réalités d’en haut. Mettons dès maintenant plus d’ardeur dans notre quête de Dieu. Ne désespérons pas des jeunes générations. Prions pour elles. Faisons ce que nous pouvons faire pour les ramener à la foi. Le retournement vers Dieu, c’est maintenant. Plus tard sera peut-être trop tard.

Que Dieu nous en donne la force au cours de cette eucharistie. Amen.



27/08/2016
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