AU COEUR DE L\'ESPERANCE

AU COEUR DE L\'ESPERANCE

Homélie 20ème dimanche du T.O C

HOMELIE DU 20ème DIMANCHE DU T.O (C)

(Dimanche le 14 Août 2016)

 

 

“Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » Le début de l’Evangile de ce dimanche peut troubler. Ce n’est pas le visage habituel que nous avons de Jésus, doux et humble de cœur. Ce qui suit est du même acabit : “pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ?”. Jésus serait-il un djihadiste religieux avant l’heure ? Terrible ! Surtout en ces moments précis où les djihadistes et terroristes de tout genre nous donne quotidiennement des sueurs froides. Ces mots ont pourtant été dits et écrits. Comment les comprendre ? Cela n’est possible qu’à condition de les situer dans leur contexte.

Quel est donc ce feu dont parle ici Jésus ? Dans la symbolique de la Bible, le feu a différentes significations. Assez généralement, le feu est l’image de la vie nouvelle, de la foi, du zèle, de l’amour dont Jésus lui-même est le modèle et la source.

Chez nous en Afrique, nous avons un groupe de personnes que l’on appelle les forgerons ou les gens du fer. Ils travaillent le métal à l’aide du feu. Je me plais souvent à les regarder travailler. Ils mettent le fer dans le feu. Ils le laissent là pendant plusieurs minutes, voire même plusieurs heures. Au bout de ce temps, le fer devient aussi rouge que les braises incandescentes et par ce fait même, devient malléable. C’est en ce moment qu’ils le sortent. Ils peuvent alors le modeler selon leur désir. Ainsi, le feu que le Christ est venu apporter doit-il aussi agir dans nos cœurs. Le feu de la charité, de la foi, du zèle, doit brûler en nous, rendre nos cœurs malléables au point que nous puissions être transformés en des êtres nouveaux. Les signes d’un cœur brulant du feu de la foi et de l’Amour ne peuvent se cacher. En effet, un homme brûlant de ce feu ne peut rester inactif :

ü Il pense souvent à Dieu.

ü Il ne fait rien sans Dieu.

ü Ses actes reflètent la puissance du feu de l’Amour et de la foi qui brûle dans son cœur

ü Il n’a pas peur de s’exprimer et de partager ses convictions de foi profondes qui se sont enracinées dans son cœur.

A nous maintenant de nous interroger. Notre foi au Dieu vivant reflète-elle ces signes ?

On donne ce qu’on a de meilleur à ceux que l’on aime. Quels dons faisons-nous à nos enfants ? L’éducation scolaire, oui. Le bien-être matériel, oui. Les vacances, oui. Mais la foi, la foi, ce feu purificateur qui nous transforme de l’intérieur et fait de nous des enfants de la lumière, combien la transmettent-ils à leurs enfants ? On a peur de déranger. Et pourtant, il faut oser. C’est là que se situe l’autre face du feu que le Christ est venu apporter.

« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous dis, mais plutôt la division ». Il s’agit d’un feu qui purifie, qui transforme, mais aussi d’un feu qui brûle et consume. Si la flamme de notre foi était si vive au point que nous la partageons en famille, avec nos enfants, dans nos services, etc., nous rencontrerons deux genres de personnes : d’un côté, des personnes qui ont du métal dans leur cœur, c’est à dire une bonne disposition à accueillir le feu de la foi divine et à se laisser transformer par lui. Le feu transforme et remodèle le métal. De l’autre côté, nous aurons aussi face à nous des personnes qui ne sont faites que de pailles et qui ont peur du feu. Ils ne veulent pas entendre parler de Dieu. Ils ne veulent pas de la lumière de l’évangile parce qu’ils vivent dans les ténèbres. Leurs œuvres sont mauvaises. Ces personnes seraient prêtes à résister jusqu’au sang. Nous pourrions-même en payer les frais comme Jérémie dans la première lecture : il a été jeté dans une citerne, plongé dans la boue parce qu’il enseignait une vérité qui dérange. C’est de cette peur de paraitre dans la lumière que provient toutes les persécutions contre les disciples du Christ. C’est l’une des sources des grandes divisions et déchirures que nous rencontrons souvent dans nos sociétés. C’est de là aussi que dérivent toutes les lois politiques et sociales, toutes les idéologies qui veulent évacuer Dieu de la vie des hommes. Elles sont portées par des personnes qui ont peur que la lumière divine les fasse sortir au grand jour. Le danger donc du partage de nos convictions religieuses, de la transmission du feu de la foi est réelle. Beaucoup de chrétiens ont peur d’y laisser leur peau. Et pourtant, c’est à ce prix que nous serons sauvés : « celui qui qui veut sauver sa vie la perdra. Mais celui qui perds sa vie à cause de moi la sauvera » (Mc 8,35).

“Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! »  Puisse Dieu, au cours de cette eucharistie nous donner la force du témoignage chrétien, dussions-nous, pour cela, perdre de notre vie. C’est à cette condition que le feu de l’Amour et de la foi brillera de nouveau dans nos sociétés et transformera les cœurs pour les orienter sur le chemin du salut maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !



27/08/2016
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