AU COEUR DE L\'ESPERANCE

AU COEUR DE L\'ESPERANCE

Homélie 5ème dimanche de Pâques, année C

HOMELIE DU 5ème DIMANCHE DE PAQUES (Année C)

(Dimanche le 28 avril 2013)

 

 

Bien chers frères

La Parole de Dieu que nous venons de parcourir annonce une bonne nouvelle. Elle est en elle-même une Bonne Nouvelle.

En effet, pour ceux qui ont eu la chance de l’écouter attentivement, on y voit la joie du Ressuscité, comme l’eau d’une cascade, jaillir de partout et inonder les cœurs d’une fraicheur indicible.

De fait, dans la première lecture, on peut aisément apercevoir, comme dans un film Paul et Barnabé creuser partout sur leur passage des sillons de foi au Christ Ressuscité. Par leur entremise, la Bonne Nouvelle, comme les branches d’un arbre s’étendent, s’étalent à l’infini et couvrent le monde entier d’une ombre bienfaisante.

D’Antioche de Syrie, ils reviennent à Iconium et à Antioche de Pissidie. Ils traversent ensuite la Pissidie et se rendent en Pamphilie. De là, ils descendent vers Attalia jusqu’à Antioche de Syrie d’où ils étaient partie. Tout le long de ce trajet, ils n’avaient qu’une seule parole pleine la bouche : l’annonce du monde nouveau déjà inauguré dans le Christ et dont la deuxième lecture nous fait un très bel écho : « Moi Jean, j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle ». L’annonce de cette nouvelle incomparable, comme un baume dans le cœur, se conclut sur un ton magique : « Alors celui qui siégeait sur le trône déclara : Voici que je fais toute chose nouvelle. ».

Mais y a-t-il réellement dans le monde quelque chose de nouveau remplie de vie et de bonheur comme l’annonce la deuxième lecture ? Bien souvent, je me suis posé cette question. Et naturellement comme plusieurs d’entre vous d’ailleurs, il m’est arrivé de penser que tout cela c’est de la fiction. Il n y a pas de monde nouveau. Rien n’est rendu nouveau.

En effet, depuis déjà plus de deux mille ans que Jésus est mort et ressuscité, les guerres se succèdent aux guerres ; les maladies telles des trainés de poussières s’infiltrent partout, tuent et tuent encore ; l’insécurité règne en maître ; sans oublier la pauvreté sous toutes ses formes. Qui parmi nous n’a jamais expérimenté le poignard d’un manque quelconque, ne serait-ce qu’une mauvaise note dans un devoir où on espérait pourtant mieux ? « Jamais comme auparavant, on n’a aussi senti la puissance du règne de Satan » a-t-on envie de crier.

Et pourtant, la deuxième lecture continue de marteler la bonne nouvelle de la présence d’un monde nouveau. Mieux (ou pire), cette nouvelle, comme un coup d’éclair, franchit l’espace et se propage dans tous les temps : « Voici que je fais toute chose nouvelle »

Où est donc cette nouveauté annoncée dans ce fourre-tout qu’est le monde actuel ?

Si nous nous limitons à notre petit monde, si nous passons notre temps à nous peindre et à tout peindre en noir, à nous laisser plonger dans l’obscurité en rabattant nos paupières sur nos pupilles, on peut effectivement ne pas apercevoir les doux rayons lumineux qui se sont bel et bien infiltré dans ce monde obscur depuis la résurrection du Christ. En effet, un regard panoramique autour de nous nous montre que quelque chose a bel et bien changé depuis l’Incarnation-Mort-Résurrection de Dieu. Et aujourd’hui, pour ne pas être trop long, je voudrais juste me limiter à vous énumérer quelques aspects visibles qui montre que le monde nouveau est réellement là et agit déjà en l’homme et dans le monde aussi bien du point de vue spirituel, intellectuel, humain, matériel que dans le monde scientifique.

Du point de vue spirituel, on voit bien que quelque chose bouge. Des ouvriers de la Bonne Nouvelle, comme Paul et Barnabé sillonnent encore le monde entier. Chaque année de nombreuses conversions, même celle des peuples les plus médiocres comme les Dafings et les peuls voient le jour. Des milliers de baptême sont enregistrés ; les églises se remplissent, etc. Partout fusent des chants de louanges au Dieu vivant confirmant ainsi cette Parole du Christ dans l’évangile : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié et Dieu est glorifié en lui ». Oui, bien chers frères et sœurs, il n’y a aucun doute, quelque chose a changé. Des cœurs s’ouvrent de plus en plus à Dieu, au royaume nouveau et à son amour.

Du point de vue intellectuel, nous pouvons voir l’Eglise batailler de son côté pour faire sortir les hommes de l’obscurité de l’ignorance vers la lumière de la connaissance. Nous le savons, l’Eglise a été la pionnière de l’éducation scolaire au Burkina Faso et continue toujours d’y apporter une touche indispensable. Tout cela montre le souci de l’Eglise de contribuer à l’édification d’une société nouvelle partout dans le monde. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle de nombreuses congrégations religieuses aujourd’hui ont fait de l’éducation leur cheval de bataille : Les Frères des Écoles chrétiennes, Les Frères maristes des Écoles, Les Frères de l'instruction chrétienne de Saint-Gabriel, etc.

Du point de vue humain, la morale de l’Eglise fait force aujourd’hui. Même si les réalités auparavant impensables comme l’homosexualité connaissent des développements surprenants dans les pays occidentaux, l’Eglise demeure la conscience du monde, l’empêchant toujours de se noyer dans les eaux de l’inhumain.

Du point de vue matériel et corporel, l’Eglise est reconnu comme une institution qui privilégie les pauvres et les souffrants de toutes sortes. Cela apparait clairement dans les charismes de nombreuses congrégations qui s’efforcent d’être le visage du Christ bon, compatissant, soignant, réconfortant autour d’eux. Parmi les plus illustratives nous avons : Les Missionnaires de la Charité, Les Camilliens, les sœurs grises; Les Religieuses hospitalières de Saint Joseph; Les Sœurs de la Providence, Les Lazarites, etc., qui consacrent toute leur vie aux pauvres, aux malades, aux laissés pour compte et aux mourants. Ainsi, grâce à eux, se propagent partout dans le monde des œuvres de charité les soupes populaires, la création de centre d'aide familiale, des orphelinats, des écoles, des hospices et des maisons d'accueil pour les personnes atteintes de maladies comme la lèpre, le  sida ou la tuberculose, etc.

Du point de vue scientifique, contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’Eglise a également été pour beaucoup dans les progrès techniques et scientifiques qui donnent des conditions de vie meilleurs aux populations aujourd’hui. L’Eglise n’est pas opposée à la science. En fait, au fil des siècles, elle a apporté son soutien à maints efforts scientifiques. Les jésuites, par exemple, ont disposé d’un groupe d’astronomes et de scientifiques au Collège de Rome, qui jouissait de la plus haute estime. En outre, beaucoup de scientifiques de renom ont bénéficié de l’encouragement et du financement de l’Eglise aussi bien que de prélats à titre individuel. La majorité des découvertes scientifiques pendant cette période ont été le fait d’ecclésiastiques ou découlent du financement apporté par l’Eglise. Johann Gregor Mendel (20 juillet 1822 - 6 janvier 1884) par exemple, moine dans le monastère de Brno (en Moravie) et botaniste germanophone tchèque, est communément reconnu comme le père fondateur de la génétique. Il est à l'origine de ce qui est aujourd'hui appelé les lois de Mendel, qui définissent la manière dont les gènes se transmettent de génération en génération. Aujourd’hui, les moines sont connus encore comme des spécialistes de la Recherche dans plusieurs domaines dont l’art culinaire : Pâtisserie, Yaourt, etc.

Qui pourrait dire encore après tout ce que je viens de citer que quelque chose n’a pas changé avec l’avènement du Christ ? Oui, le monde nouveau est là. A chacun de nous de savoir l’accueillir et travailler à le raffermir à travers le commandement nouveau que nous donne Jésus dans l’évangile : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». A monde nouveau, commandement nouveau. Il en va pour notre propre bien et le bien de tous comme le confirme si bien cette histoire :

Une souris observait à travers la fente d'un mur le fermier et sa femme ouvrir un colis. Quelle est donc la nourriture que ce colis cache ? se demanda la souris. Quel ne fut pas sa surprise de découvrir qu'il s'agissait d'une trappe à souris! Elle se hâte donc à la grange pour proclamer le sévère avertissement : « Il y a une trappe à souris dans la maison ! » Le poulet piaula, se gratta le dos et, levant le cou, il répondit : « Madame la Souris, je comprends que cela est un problème pour vous mais cela n'a aucune conséquence pour moi. Cela ne me dérange pas. » La souris se tourna donc vers le cochon et lui dit : « Il y a une trappe à souris dans la maison!» Le cochon se montra sympathique mais répondit : « Je suis très peiné, Madame la Souris, mais je ne peux rien faire si ce n'est de prier. Mais soyez assurée de mes prières. » La souris se tourna alors vers la vache et lui lança son cri d'alarme : « Il y a une trappe à souris dans la maison! » « Eh! Bien, Madame la Souris, je suis désolée pour vous mais cela ne me fait pas un pli sur le ventre. C'est la vie! » Répondit la vache. C'est ainsi que Madame la Souris s'en retourna à la maison, la tête basse et découragée d'avoir à affronter seule la trappe à souris du fermier. Dans la nuit qui suivit, un bruit étrange fut entendu dans la maison, un bruit qui ressemblait à celui d'une trappe à souris qui avait saisi sa proie. La femme du fermier se précipita pour voir ce qui avait été attrapé mais, dans la noirceur, elle ne vit pas que la queue d'un serpent venimeux avait été happée par la trappe à souris. Affolé, le serpent mordit la femme du fermier qui s'empressa de la conduire à l'hôpital mais, hélas, elle revint à la maison avec une forte fièvre. Et tout le monde sait bien qu'il faut soigner une forte fièvre avec une soupe au poulet… Le fermier sortit donc sa machette pour apporter le principal ingrédient pour la soupe. Malheureusement, la maladie de la femme du fermier empirait à ce point que tous les amis et les voisins vinrent veiller 24 heures sur 24 à son chevet. Pour les nourrir, le fermier dut faire boucherie avec le cochon. Mais la fermière ne prit pas de mieux et elle finit par mourir. C'est ainsi que beaucoup de gens vinrent à ses funérailles et le fermier dut abattre la vache pour servir assez de viande à tout ce monde. Madame la Souris surveillait tout ce va-et-vient de par la fente du mur en ressentant une grande tristesse.

Morale de cette histoire…

La prochaine fois que vous entendrez dire qu'une de vos connaissances est aux prises avec un problème qui ne vous concerne pas, souvenez-vous de l'histoire de la trappe à souris. Lorsqu'un des nôtres est menacé, nous sommes tous en danger. Nous sommes tous impliqués dans ce voyage qu'on appelle la Vie. Ayons l'œil ouvert sur nos proches et faisons un effort pour s'encourager mutuellement.

Frères et sœurs, le physicien Archimède disait : « Donnez moi un appui et un levier et je soulèverai le monde ». Ce levier, c’est l’Amour sans lequel le plus petit mal qui guette l’un d’entre nous peut rejaillir sur tous comme dans cette histoire.

Puisse le Seigneur nous donner donc par cette eucharistie de devenir de véritables artisans de son amour afin de devenir tous et chacun ferment et catalyseurs du monde nouveau tout tissé de vie et de bonheur. A lui source et auteur de tout renouveau véritable soit rendu gloire, puissance et honneur dans les siècles des siècles. AMEN !!!



27/05/2013
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