Homélie baptême du Seigneur, année A; messe à Ouaga
HOMELIE, BAPTEME DU SEIGNEUR, ANNEE A
(Dimanche le 09 janvier 2011)
Bien chers frères
Aujourd’hui fait partie de ces jours que l’on peut dire heureux pour moi car plein de saveur. La saveur des retrouvailles. Je salue donc l’ensemble des étudiants carmes, ceux avec qui j’ai eu à travailler à la catéchèse à Kologh Naba pendant mon stage diaconal. Je salue les prêtres ici présents, Paul KAM mon promotionnaire. Je salue avec bonheur le père Alejandro que j’ai rencontré pendant une marche de carême à Kologh Naba, et qui, depuis lors, est devenu un frère et un ami.
Si nous nous sommes retrouvés un jour à Kologh Naba, au grand séminaire, etc. et si nous avons pu maintenir ces liens de fraternité jadis vécu, ce n’est certainement pas de façon fortuite. C’est en tant que chrétiens re-nés dans le Christ, devenus Fils de Dieu et frères par le baptême. C’est donc encore ce baptême qui crée des liens beaucoup plus fort que les liens de sang qui doit sous-tendre et sous-tenir la fraternité qui nous permet de nous retrouver aujourd’hui et que nous devons continuer de vivre et développer tout au long de nos jours. Et pour que cela puisse revêtir l’efficacité qui convient, nous n’avons qu’à écouter les textes liturgiques de ce jour. S’il m’était donné de les résumer, je dirais tout simplement ce proverbe :
Quand on vient de prendre un bain, on ne court pas tout de suite se jeter dans la poussière. Aucune fraternité, aucun groupe ne saurait tenir tout en faisant fi de ce proverbe et donc des textes liturgiques que nous venons de parcourir.
Un jour je suis allé dans une famille….
Quand on vient de prendre un bain, on ne court pas tout de suite se jeter dans la poussière.
Les textes de ce jour nous parlent du baptême symbolisé généralement par un bain. Jésus va se faire baptiser par Jean. Non pas pour être propre, c'est-à-dire, laver de ses péchés comme nous, mais comme le disent les pères de l’Eglise, pour sanctifier les eaux qui seront désormais destinés à nous purifier, mieux, à nous faire renaître à une vie nouvelle, la vie des enfants de Dieu. Tous baptisés, nous sommes donc devenus enfants de Dieu. Nous ne sommes plus sales comme lorsqu’on s’amuse encore dans la poussière. Nous sommes devenus propres. Dans l’Eglise ancienne, cela était bien symbolisé…..
Nous sommes déjà prêtre ou en voie. Dans tous les cas, sachons qu’un bon chrétien ne saurait ne pas se soucier d’étendre les racines de son baptême en se mettant au service de Dieu et de ces frères pour le bien de tous. C’est cela, l’exigence de notre baptême, tout comme l’enfant qui vient de se laver est obligé de se fuir la poussière et de se tenir tranquille dans un coin de la maison. Tous baptisé, nous devons œuvrer chaque jour pour correspondre davantage à l’image des enfants de Dieu. Cette image manifeste à travers notre unité réelle comme nous l’exhorte le Christ : « Que tous soient un, afin que le monde croit que le monde m’a envoyé ». L’unité est donc la caractéristique première de tout disciple du Christ re-né dans les eaux du baptême. Tous, prêtre ou laïcs, c’est cela que nous devons cultiver en vivant le commandement nouveau de l’Amour sans lequel on est rien. Ce commandement peut se détailler, suivant les textes liturgiques de ce jour, comme suit :
- Cultiver la bonté et la douceur à l’instar du serviteur de Dieu que nous décrit Isaïe dans la première lecture : « il ne criera pas, il ne haussera pas le ton ». Il s’agit pour nous d’éviter tout ce qui est colère, éclat de voix, tempête qui éloigne constamment de nous nos frères.
- Chercher à construire, à relever, plutôt que de d’éteindre, de détruire, d’achever : « il n’écrasera pas le roseau froissé ; il n’éteindra pas la mèche qui faiblit ». Au lieu de passer notre temps à condamner ou à critiquer nos frères qui ne rentrent pas dans nos points de vue, ou qui, visiblement tombent sur le chemin de la vie, nous devons plutôt réfléchir sur les moyens à mettre en œuvre pour les racheter, les sauver, les aider à se relever.
- Nous mettre toujours du côté des plus faibles, des plus pauvres, des marginalisés, des laisser pour compte… car une église qui néglige cette catégorie de personnes cesse d’être l’Eglise du Christ qui a consacré la meilleure partie de sa vie à se mettre au service des malades et des pécheurs comme le dit si bien la première lecture : « tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leurs prisons… ».Il en de même pour tout groupe comme le nôtre, qui réclame son origine du Seigneur en vertu de notre baptême.
Tout cela ne saurait se faire que si nous cultivons réellement en nous l’humilité comme le Christ, qui, bien que n’ayant jamais connu le péché, se fait solidaire avec les pécheurs en recevant le baptême malgré le refus de Jean le Baptiste : « Pour le moment, laisse moi faire, lui dit-il. C’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste ».
En d’autres termes, on devient chrétien, on conserve la propreté de son baptême, non en gravissant l’échelon de ceux qui se disent grands dans ce monde, mais en s’abaissant, en s’incarnant dans la vie des personnes, en essayant de les comprendre tels qu’ils sont, pour les racheter et les sauver de l’intérieur. (c’est en nous vidant de nous-mêmes…)
C’est ainsi que nous pourrons conserver intact la propreté reçu à notre baptême.
Quand on vient de prendre un bain, on ne court pas ensuite se jeter dans la poussière. Que Dieu nous donne la grâce d’unir et non de disperser, de construire et non de détruire, d’être solidaire des faibles et non des riches, afin que nous soyons dignes aussi d’être appelé par lui : « Celui-ci est mon fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour ».
A lui soit rendu toute gloire à travers nos vies d’enfant de Dieu, Lui, le Vivant qui nous aimes maintenant et pour les siècles des siècles, AMEN !!!
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