AU COEUR DE L\'ESPERANCE

AU COEUR DE L\'ESPERANCE

Homélie de la 26ème semaine du T.O, année paire

HOMELIE DE LA 26EME SEMAINE DU T.O

(Du Lundi 27 au samedi 02 Octobre 2010)

 

v  Lundi 27 septembre 2010 (saint Vincent de Paul ; C.L : blanc)

 

Si par hasard un jour quelqu’un croisait l’un d’entre nous dans les rues de Tougan et nous demandait : « Qui est la plus grande (pas en taille bien sûr) parmi les membres de la communauté des sœurs des Filles du Cœur de Marie de Tougan ? » Sans hésiter, je suis certain, chacun répondrait: « Mais c’est Madre biens sûr ! Elle s’appelle sœur Brigitte ASSABA ». Et la suivante ? « Sr Perpétue KOUSSE ». Et encore ? « Sœur Sophie DA ». Ma grande sœur Sabine TRAORE serait positionnée indubitablement à la queue de la liste. Ainsi, raisonnent les hommes. La grandeur de la personne est toujours mesurée par rapport à la fonction ou à l’ancienneté qu’elle occupe dans un groupe donné. On ne peut donc pas en vouloir aux apôtres du Christ dans l’évangile de nourrir secrètement en eux cette façon de penser les choses. Mais Jésus reporte le débat à un autre niveau.

Ainsi, dans le royaume nouveau qu’il est venu instaurer, on ne peut plus concevoir les choses de cette façon là. La grandeur de l’homme ne se mesure plus par rapport à l’importance de la fonction qu’elle occupe mais sous l’angle de l’amour et de l’humilité. Le plus grand, c’est désormais celui qui sait accueillir dans son cœur, les plus petits, les plus vulnérables et les plus faibles de la société que symbolise l’enfant. Non seulement celui qui les accueille mais qui leur ressemble. Il s’agit donc d’avoir un cœur plein de tendresse et de compassion, un cœur humble qui sait qu’il n’est rien et qu’au contraire, il a tout à attendre de Dieu et des autres. Un cœur candide qui ne sait rien garder de ses biens pour lui-même ni jalouser ceux des autres, qui ne sait pas garder rancune au point d’en vouloir à l’autre, qui sait que dans le processus de son mûrissement qui n’est jamais achevé, les autres, même les plus petits, on toujours quelque chose à apporter.

C’est sous ce nouvel angle que nous présente le Christ que nous devons tous essayer de nous juger nous-mêmes et de toujours jauger notre vie. Ainsi, celui qui occupe la plus haute fonction, pour en être digne vraiment, doit se faire le plus petit. Mais cela n’empêche pas que les autres cherchent à faire mieux. Imaginez le triste sort de quelqu’un qui occupe le dernier rang sur la terre et qui se permet de prendre le risque de demeurer à la même place dans le royaume nouveau. Chacun doit lutter pour se faire le plus accueillant et le plus petit. Voici le terrain sur lequel nous devons rivaliser car c’est seul et seulement cette voie qui nous mènera dans les demeures célestes qui sont notre seule raison de vivre.

Que le Christ nous aide à entretenir cette sainte rivalité dans notre communauté ici et partout où nous serons, Lui qui fut élevé très haut dans le ciel pour avoir accepté un jour de s’anéantir jusqu’à l’infamie de la croix pour notre salut. A lui soit rendu toute gloire maintenant et pour les siècles des siècles.

 

 

v  Mardi 28 septembre 2010 (Saint Venceslas ; Couleur liturgique : vert)

 

L’attitude de Jésus dans cet évangile est étonnante. Alors qu’il lui a fallu un courage de titan pour emprunter le chemin qui le mène à Jérusalem où devait s’accomplir son sacrifice sanglant, voilà que des gens de la ville de Samarie refusent de l’héberger chez eux. Pour la simple raison qu’il montait à Jérusalem, une ville qui leur était ennemie. Comme s’il y montait par plaisir. Pourtant, c’est aussi le salut de ces pauvres samaritains que la haine et les rivalités aveuglaient qu’il s’en allait opérer sur le bois dégradant de la croix. Il y a vraiment un motif de découragement dans cette attitude peu humaine. Il y avait donc de quoi laisser les disciples invoquer le feu du ciel pour les décimer tous. Mais Jésus s’y oppose vivement. Il veut être logique jusqu’au bout. Il monte à Jérusalem s’offrir en sacrifice suprême d’amour. Par conséquent, il faut que cet amour qui pardonne et qui tolère jalonne tout son chemin jusqu’au but fixé.

Nous aussi, il nous arrive de piquer des coups de colère devant des attitudes jugés inacceptables et vraiment incompréhensibles de personnes à qui nous cherchons à faire du bien. En ce moment, souvenons-nous que de par notre baptême, nous sommes engagés à la suite du Christ, sur le chemin de l’Amour qui mène à la Jérusalem céleste où Dieu nous couvrira de gloire. Par conséquent, nous devons être également logiques. Si nous sommes engagés sur une voie d’amour, il faudra que cet amour rejaillisse sur tout le monde sans exception, même ceux qui nous font du mal alors que nous cherchons à leur faire du bien.

Puisse la force d’en haut nous envahir, afin que nous soyons capables de pardonner l’impardonnable, de tolérer l’intolérable et de rendre en toute circonstance le bien pour le mal conformément à notre vocation chrétienne. C’est cela qui nous donnera d’entrer un jour dans le royaume d’Amour de notre Père où nous nous enivrerons de bonheur pour les siècles des siècles.

 

 

v  Mercredi 29 septembre 2010 (Les saints Archanges Michel, Gabriel, Raphaël ; Fête ; C.L : blanc)

 

Saint Michel, Gabriel et Raphaël que nous fêtons en ce jour sont appelés des archanges par rapport aux autres qu’on appelle anges à cause de leurs fonctions spécifiques et du rôle qu’ils tiennent dans les grands évènements de l’histoire de l’humanité. Tous se tiennent devant Dieu et ils le servent. Mais de façon spécifique, saint Michel est considéré comme le chef des armées célestes. C’est lui, comme nous le montre la première lecture, qui sera le vainqueur de Satan dans le grand combat de la fin des temps. Pendant nos moments de grandes tentations, il se révèle d’un grand secours pour nous quand nous l’invoquons.

L’archange Gabriel, est, à ce qu’on peut dire, le porte-parole de Dieu. Il se révèle comme celui qui est chargé d’annoncer les nouvelles les plus déterminantes du salut à l’humanité. C’est ainsi que dans le nouveau testament, il intervient comme l’annonciateur de la naissance de Jean-Baptiste et de Jésus.

Enfin, l’archange Raphaël est reconnu pour ses vertus curatives. Dans le livre de Tobie, il intervient comme médecin et délivre le jeune Tobie de sa cécité. Il se révèle aujourd’hui aussi d’un grand secours pour nous quand nous l’invoquons dans nos situations de maladies.

La fête des archanges nous rappelle donc que nous ne sommes pas seuls dans les combats de la vie. Les archanges sont toujours là à nos côtés pour nous soutenir. Puissions nous disposer nos cœurs à leur secours inestimable afin d’avancer avec sérénité sur le chemin de la foi. AMEN !!!

 

 

v  Jeudi 30 septembre (St Jérôme. C.L : blanc)

 

« Je vous envoie comme de agneaux au milieu des loups ».

La prédication de l’évangile n’est pas une mince affaire. Jésus le reconnaît. Les hommes de ce monde n’aiment pas la vérité. Ils agissent dans les ténèbres et ont peur de toute petite lumière capable de faire sortir leurs mauvaises œuvres en plein jour. Raison pour laquelle ils sont aux aguets. Dès lors que surgit une petite lueur, ils mettent le prix, si énorme soit-il, pour l’étouffer. Voilà pourquoi ceux qui détiennent le flambeau de la bonne nouvelle ne peuvent pas être en paix. Certains, qu’ils soient prêtres, religieux, religieuses, catéchistes, chrétiens engagés, à force de subir les attaques répétées que sont les critiques, l’intolérance face à leur faiblesses humaines, les coups bas, se découragent, abandonnent tout et deviennent parfois pires que ceux qu’ils évangélisent. D’autres y vont avec une telle peur au ventre qu’ils étouffent en eux le flambeau de la bonne nouvelle et s’en vont danser sur le chemin de l’enfer comme tout le monde, afin d’avoir, disent-ils, la paix. En ce jour de la saint Jérôme, prions donc pour tous les ouvriers de la bonne nouvelle afin qu’ils aient le courage nécessaire pour l’annoncer jusqu’au bout, qu’importe le prix.

Prions aussi le Seigneur, afin qu’il envoie d’autres ouvriers sorties de nos familles pour augmenter le nombre, afin que l’annonce de la bonne nouvelle gagne du terrain pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

 

 

v  Vendredi 1er octobre (sainte Thérèse de l’enfant Jésus)

 

Les disciples veulent savoir qui est le plus grand dans le Royaume de Dieu. Jésus répond d’abord par un geste symbolique : pour illustrer la grandeur approuvée par Dieu, il fait appel à un enfant. Puis il donne une explication dont la clé réside dans l’exhortation à changer « pour devenir comme les petits enfants ». C’est bien à une conversion qu’invite Jésus, à un changement de manière de vivre, qui progressivement conduira le disciple à devenir comme un petit enfant. L’exemplarité de l’enfant réside dans le fait qu’il a tout à apprendre car il sait qu’il ne sait pas. Il dépend pour vivre. Il est heureux de recevoir et de donner. De même que l’enfant est petit par rapport à l’adulte et lui fait confiance, le croyant est invité à se reconnaître petit par rapport à Dieu et à s’en remettre totalement à lui. Demandons au Seigneur de nous garder tout petits devant sa face afin que nous soyons constamment remplis de sa puissance, lui qui est vivant pour les siècles des siècles. Amen !!!

 

 

v  Samedi 02 octobre 2010 (Nos saints anges gardiens ; C.L : blanc)

 

Nous avons célébré le mercredi dernier la fête des archanges Michel, Gabriel et Raphaël. Aujourd’hui, l’Eglise nous donne de célébrer encore d’autres anges : nos saints anges gardiens. Ils ont, comme les autres anges, pour vocation de contempler la splendeur de Dieu et de chanter sans cesse sa louange. Mais le Seigneur leur a confié aussi la mission d’assurer près des hommes une présence fraternelle. C’est ainsi que chacun d’entre nous a perpétuellement à ses côtés un ange gardien. Ils sont chargés de veiller sur nous quand nous dormons et d’écarter de nous tout malheur sur notre chemin. C’est pourquoi il nous arrive souvent d’échapper spontanément à certains danger sans savoir comment, à tel enseigne que nous nous exclamons : « Ce que j’ai eu la chance ! » C’est l’œuvre de ses saints anges gardiens. Ils ont aussi pour rôle de nous guider par les bons chemins, ceux qui mènent à la vraie vie. Voilà pourquoi, quand nous avons souvent envie de faire le mal, il y a comme deux voix qui se disputent en nous : l’une nous encourage à le faire sans hésiter et sans peur. C’est la voix du démon. L’autre nous exhorte à ne pas le faire parce que ce n’est pas bien. C’est la voix de l’ange gardien.

Ils se chargent également de porter nos bonnes œuvres devant le trône divin afin de les présenter avec grande joie au Seigneur pour que nos noms soient inscrits dans le livre de vie. Les saints anges gardiens nous rendent donc des services inestimables. Voilà pourquoi nous devons constamment leur manifester de la reconnaissance en les priant parfois et en faisant toujours l’effort de marcher suivant les voies qu’ils nous tracent. Car leur volonté ne sont rien d’autres que la volonté de Dieu qui veut tous ses enfants parviennent au salut et vivent dans son bonheur inépuisable pour les siècles des siècles.

 

Abbé Edouard GNOUMOU



14/10/2010
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