AU COEUR DE L\'ESPERANCE

HOMELIE DE LA 28^EME SEMAINE DU T.O

(Du lundi 11 au samedi 16 octobre 2010)

v  Lundi 11 octobre 2010 (saint Firmin ; C.L : vert)

Il arrive souvent que nous nous habituons à notre foi chrétienne avec ses successions de rites et de prières (messe, chapelet, oraison, offices, etc.) au point que tout devienne ordinaire, routinier, voire même fade. Nous n’arrivons plus alors à lire les pas de Dieu dans les évènements de tous les jours. De fait, nous pouvons attendre des signes beaucoup plus extraordinaires, comme ces foules qui accouraient à Jésus, pour conforter notre foi. C’est contre cette attitude que Jésus nous met en garde. Si nous sommes incapables de deviner sa présence dans les différents événements qui nous arrivent chaque jour, ce n’est pas dans les grands que nous le découvrirons. Un miracle peut bien nous émouvoir pendant un temps et demi, mais très vite nous retomberons dans la routine en attendant qu’un autre miracle plus grand encore vienne nous relever. Les vrais signes qui devraient être l’objet de no s préoccupations sont ceux d’une conversion sincère comme celle des habitants de Ninive, d’une conversion qui sait prendre la route pour découvrir davantage Dieu comme la reine de sabbat qui s’est déplacé de loin pour venir écouter la sagesse de Salomon. C’est en étant attentifs à ces signes et en recherchant sans cesse leur source qu’est conversion que nos yeux s’ouvriront pour découvrir la présence incessante du Seigneur qui rendra toute chose nouvelle à nos yeux.

Puissent-il nous donner la grâce de cette conversion sincère et dynamique, Lui qui est vivant et nous aime maintenant et pour les siècles des siècles. AMEN !

v  Mardi 12 octobre 2010 (saint Wilfrid ; C.L : vert)

Les évangiles de ce mardi jusqu’au samedi prochain forment une même péricope où Jésus dénonce les contradictions qui existent parfois entre notre vie extérieure et notre vie intérieure.

Aujourd’hui, Jésus dénonce notre souci de paraître parfois bien pour plaire aux hommes alors qu’au fond de notre cœur, nous sommes en réalité mauvais: « Vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur, vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté. » En quoi est-il meilleur en effet, un plat dont l’extérieur est propre alors que l’intérieur regorge de saletés de toutes sortes ? Ainsi, il y a des chrétiens qui présentent aux yeux de tous un air de saintes personnes. Ils sont polis envers tous, sourient à tous, engagés dans nos communautés, pieux même, mais au fond, ce sont de faux types. Ils se livrent dans le noir à des impuretés de toutes sortes. Ce sont eux qui, à l’ombre, critiquent tout ce que fait l’Eglise ; salissent le nom des chrétiens sincères qui luttent pour vivre selon leur foi ; incitent les autres à la révolte, et divisent les communautés, etc. En dénonçant ces attitudes, Jésus veut nous monter que rien de ce que nous faisons ne lui est inconnu. Nous pouvons ainsi passer toute notre vie à tromper les hommes, mais Lui, jamais.

Si nous voulons être sauvés, nous avons donc le devoir, dès maintenant, de travailler pour présenter un visage rayonnant de foi, certes, mais un rayonnement qui tire sa source d’un cœur pur et plein de bonté. Demandons cette grâce à Dieu qui nous aime maintenant et pour les siècles des siècles, AMEN !!!

v  Mercredi 13 octobre 2010 (saint Géraud ; C.L : vert)

Nous nous situons toujours dans la péricope commencée depuis hier où Jésus met en lumière les contradictions qui existent parfois entre notre vie extérieure et notre vie intérieure.

L’évangile d’aujourd’hui dénonce l’attitude des mauvais responsables qui se soucient beaucoup plus des honneurs extérieurs que d’assumer leur responsabilité de tout cœur pour bien de tous.

Ils payent toutes les cotisations et participation qu’exige leur communauté, non pas par amour pour elle, mais juste pour ne pas se déshonorer.

Ils aiment toujours s’installer aux premiers rangs non pas tant parce que leur responsabilité leur tient tellement à cœur, mais pour être mieux vus.

Et surtout, ils élaborent des lois et des projets que les autres sont chargés d’exécuter à la sueur de leur front pendant qu’eux, sont tranquillement installés à l’ombre à se ronger les pouces.

En dénonçant ces attitudes malsaines, Jésus veut nous enseigner que les responsables doivent payer leurs cotisations pour donner l’exemple, certes, mais avant cela, qu’ils se soucient d’abord d’aimer et de chercher le bien de ceux qu’ils représentent. Occuper les premières places, certes, mais non pas tant pour moissonner les honneurs que pour représenter dignement ceux qui les ont choisis et qu’ils aiment de tout cœur. Elaborer des lois et des projets non pas seulement pour les autres, mais aussi y prendre une part active, ne serait ce que pour montrer le prix que cela représente à leurs yeux.

Demandons au Seigneur, au cours de cette eucharistie, de faire de nous de bons responsables dans nos communautés, nos groupes et nos familles, afin que notre foi puisse s’accroître de jour en jour pour sa plus grande gloire et pour le salut du monde. AMEN !!!

v  Jeudi 14 octobre 2010 (saint Calixte 1^er ; C.L : vert)

Nous nous situons toujours dans la péricope débutée depuis mardi dernier où le Christ met en lumière les contradictions qui existent parfois entre notre vie extérieure et notre vie intérieure.

L’évangile de ce jour nous interpelle sur notre relation avec la Vérité de l’évangile.

Nous sommes des chrétiens baptisés certes, nous venons à la messe, nous prions, nous sommes engagés à travers des responsabilités particulières, mais est-ce que nous aimons la Vérité ?

Savons-nous dire la Vérité à ceux qui, visiblement, prennent le décor, pour les ramener sur le bon chemin ou bien avons-nous peurs d’être mal compris, de détériorer nos relations avec les autres et d’attirer sur nous leur haine comme ce fut le cas de tous ces prophètes qui ont été assassinés au nom de la Vérité qu’ils proclamaient ?

Aimons-nous nous entendre dire la Vérité sur nous-mêmes ? Sommes-nous d’accord qu’on nous dénonce nos erreurs, qu’on mette à nue nos mauvais penchants, qu’on fasse venir à la lumière ce que nous faisons dans le noir pour nous aider à changer et à revenir sur les chemins de la vie ?

L’expérience montre que ce n’est pas souvent le cas. Nous n’aimons pas nous entendre dire la Vérité. On est même prêt à réduire au silence ceux qui peuvent dénoncer nos fautes, et ce, à tout prix. Ainsi, nous ressemblons à ces scribes et pharisiens qui pactisent avec tous ceux qui tuent les partisans de la Vérité en construisant leur tombeau.

« Je suis le chemin, la Vérité et la Vie » dit le Christ. Demandons-lui de faire de nous des hommes vrais envers nous-mêmes et envers les autres, afin d’être d’authentiques fils de Dieu qui marchent sans cesse à travers des chemins de lumières pour la vie éternelle. AMEN !!!

v  Vendredi 15 octobre 2010 (sainte Thérèse d’Avila ; C.L : blanc)

La péricope sur les contradictions qui existent parfois entre notre vie extérieure et intérieure se poursuit. Aujourd’hui, Jésus nous lance une double invitation.

-                     D’abord, nous devons chercher à détecter toutes les personnes qui se disent chrétiens et présentent un air bon, mais dont l’intérieur est noir pour nous méfier d’eux et ne pas tomber dans leur piège. C’est de la prudence.

-                     En même temps, il nous dit que ces différents pièges que tendent ces personnes qui haïssent la Vérité ne doivent pas être des prétextes pour ne pas rendre témoignage à la Vérité. Nous n’avons pas le droit de sacrifier la Vérité pour notre propre vie. Nous devons plutôt craindre qu’en refusant d’être artisans de cette Vérité, nous nous éloignions de Dieu qui, Lui, peut tuer et le corps et l’âme. D’ailleurs, c’est ce Dieu tout puissant qui sera toujours notre défenseur afin qu’aucun de nos cheveux ne tombe sous la main des fils des ténèbres.

Demandons lui, au cours de cette célébration, d’augmenter en nous le courage de la Vérité qui sait dénoncer, dévoiler, rappeler, dans le seul but de ramener nos frères qui s’égarent sur le chemin de la Vie en Dieu, Lui qui est vivant et veille sans cesse sur nous maintenant et dans les siècles des siècles. Amen !!!

v  Samedi 16 octobre 2010 (sainte Edwige ; C.L : vert).

L’évangile de ce jour termine la péricope que nous avons parcouru durant toute cette semaine. Aujourd’hui, il est question de tous ces chrétiens qui ne sont chrétiens que lorsqu’ils viennent à l’Eglise ou lorsqu’ils sont au milieu d’autres chrétiens. Mais une fois dehors ou au milieu de personnes qui ne sont pas chrétiennes,

-                     Ils ont honte de parler du Christ.

-                     Ils n’ont pas le courage de défendre leur foi quand elle est attaquée.

-                     Ils ont parfois même honte de faire le signe de croix en public.

Jésus nous dit que c’est l’ensemble de ces attitudes peu chrétiennes qui pourraient se retourner contre nous au dernier jour : « Celui qui m’aura renié en face des hommes sera renié en face des anges de Dieu ». Mais là encore n’est pas le pire.

Le pire, c’est cette autre attitude qu’ont certains chrétiens de fermer leur cœur à l’inspiration de l’Esprit Saint qui invite à la pénitence. Ils ont hontes d’aller dévoiler leur péché à un homme qui, disent-ils, est pire qu’eux. Ils oublient ainsi que c’est dans ce double rôle d’hommes faibles comme eux, mais revêtus de Dieu, que les prêtres peuvent mieux les comprendre et mieux les orienter sous la motion de l’Esprit de Dieu. C’est ce refus de la démarche de conversion et de pénitence qui est le péché contre l’Esprit saint. On ne peut forcer en effet un cœur fermé à recevoir une grâce.

Voilà pourquoi il ne peut avoir de remède quelconque contre ce blasphème à l’égard de l’Esprit, qui conduit inévitablement à la mort éternelle.

Apprenons de Dieu à proclamer notre foi sur les toits et à nous approcher humblement du sacrement de la pénitence suivant l’inspiration de l’Esprit Saint pour refaire nos forces à sa suite pour sa gloire et pour notre propre salut. AMEN !!!

Abbé Edouard GNOUMOU