AU COEUR DE L\'ESPERANCE

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Homélie de la saint Elie

Homélie du Mardi 20 juillet 2010

(Saint Elie, fête de l’abbé Elie KOUSSOUBE)

 

Saint Elie dont nous faisons aujourd’hui mémoire fut prophète en Israël au temps du roi Achab au 9ème siècle avant Jésus Christ. Il fut un prophète du monothéisme. Son nom même en dit déjà long. Elie dérive de l’Hebreu « elohim » et « Yehouva ». Jumélés, ces deux mots donne la contraction « Eliyahu » qui signifie « Yahvé est mon Dieu ». Le prophète Elie vit en effet à une époque où règne le synchrétisme comme on en rencontre sous nos cieux. Elie se montrera alors intransigéant. Pour lui, Israël appartient à Yahvé et non à Baal, et le peuple doit reconnaître que Yahvé est son Dieu, non seulement plus puissant que Baal, mais qu’il est le seul Dieu. Il fut également un prophète qui dérange, trouble. Il ne craint pas de condamner le roi Achab et Ochozias à cause de leur acceptation du syncrétisme. Cela lui valu beaucoup de tourments mais il a su rester fidèle jusqu’au bout. Il est aussi le défenseur du pauvre. Souvenons nous de la vigne de Naboth.

Si j’ai tenu à relire un peu avec toi Elie, et tout le peuple de Dieu ici présent, cette vie de ton saint Patron, c’est parce que tu en épouses bien des points.

En effet, comme ton saint Patron, monsieur l’abbé, tu es un prophète du monothéisme. Tous les enseignements que tu donnes dans cette Eglise ou ailleurs, tous tes entretiens dans ton bureau, tous les sacrements que tu célèbres, etc. sont orientés dans ce sens. Ce combat pour la foi et la fidélité au Dieu unique ne se limite pas que dans la seule ville de Tougan. Qui ne t’a jamais aperçu sur ta grosse moto, malgré ta taille relative, filer à toute allure vers les villages de notre paroisse ? Partout, tu ne cesses de crier qu’il n’y a qu’un seul Dieu, le Dieu de Jésus Christ de qui provient tout salut au ciel et sur la terre. La seule voie du salut et du bonheur, nous dit tout ton être sacerdotal, c’est l’ouverture totale au Dieu miséricordieux et plein d’Amour. C’est pour nous orienter dans cette heureuse voie que tu es aussi un prophète qui dérange.

Tout le monde a déjà entendu tes homélies sur cet ambon. Tu ne mâches pas tes mots. Tu es direct de manière à remuer jusqu’au plus profond des uns et des autres.Tout cela, c’est pour nous inviter à quitter nos mauvaises habitudes, à cesser de danser sur l’autoroute de l’enfer, pour revenir au sentier qui mène à la vraie vie. Cette vie éternellement bienheureuse à laquelle nous devons tous aspirer, tu nous en donnes un avant goût de bien de manières.

Comme beaucoup de nos chrétiens l’ont déjà expérimenté, monsieur l’abbé, tu es un homme disponible et simple. C’est la chose qui m’a d’ailleurs frappé en premier dès que j’ai mis les pieds dans cette paroisse. Tu accueilles tout le monde à tout moment, même pendant les temps de siestes. Cet approche est rendu plus facile par ton air jovial et ton sens de l’humour qui nous fait souvent rire jusqu’aux larmes, le curé et moi. En cela, tu suis les pas du maître qui, jadis, accueillait tout le monde, même les tous petits que ses disciples jugeaient indignes de s’approcher de lui. Ainsi, tu manifestes quelque peu la tendresse et l’attention qui sont des qualités essentieles du Royaume des cieux déjà présent et à venir.

Comme ton saint patron, tu es aussi un homme généreux. Tu donnes à cœur ouvert, avec la pleine conviction que tout ce qui n’est pas donné est perdu. En tant que confrère vivant avec toi, je peux dire sans te surprendre qu’aucun de tes proches ne peut être jaloux de ce que tu gagnes. Car tout ce que tu reçois appartient à tous, pourvu que la necessité se fasse sentir. En cela, tu vis la vertu évangélique de la pauvreté du cœur qui veut que nous nous servions de nos biens pour créer des ponts entre riches et pauvres afin qu’ils puissent se rejoindre et se tenir la main pour avancer ensemble sur le chemin de la vie. N’est-ce pas un avant goût du royaume éternel ou tous nous franchirons les barrières du matérialisme pour nous tenir la main et savourer l’éternel bonheur autour de notre père celeste ?

J’ajoute aussi que tu es un homme de toutes les situations. Tu paniques rarement. De fait devant des cas parfois pressants, tu gardes un sang froid surprenant. Et cela est manifeste à travers ce refrain fétiche qui te sort souvent par la bouche : « Laisse-moi faire, tu vas voir ! »

Cependant, monsieur l’abbé, comme tout prophète, tu n’as pas que des qualités. Tu as aussi des failles. Je me permets d’en citer quelques unes, de peur que le peuple de Dieu ici présent ne pense que j’ai savamment orchestré cette homélie pour faire tes éloges en plein public. Car il faut être réaliste, n’est ce pas ? Ainsi, tu as aussi des moments de découragements, de peurs, de colères parfois imprévues, etc. Je souligne aussi très fraternellement que dans ton grand talent de comédien, il arrive souvent que tu colores un peu trop tes histoires en vue de les rendre plus interessantes. Heureusement que notre vigilance te fais souvent revenir sur tes pas. En effet, dès lors que tu aperçois notre air dubitatif, ta façon de rire confesse aussitôt que l’histoire que tu viens de raconter n’est pas tout à fait vraie.

Bref ! si j’ai tenu à te dire tout cela en ce jour, ce n’est certainement pas pour te jetter à tout vent des pots de fleurs ou des grains de fumier. Non ! C’est pour te dire que tant de qualités te confèrent la lourde responsabilité de maintenir haut leur flamme jusqu’au bout, de peur de decevoir. Car rien n’est plus regrettable qu’un grand homme qui chancelle et tombe. C’est pour te signifier aussi que tu devras travailler à relever les zones d’ombres de ta vie, et ce, en continuant à cultiver une intimité réelle avec le Christ, sans jamais le lâcher. Car sans Lui, sans la force qu’il nous insuffle de l’intérieur, nous ne pouvons rien faire. 

Bien chers frères et sœurs, en ce jour de la fête patronale de l’abbé Elie, je nous invite donc à le soutenir par nos prières et nos benedictions afin que les nombreuses qualités que nous lui connaissons se perfectionnent du jour au jour et que ses faiblesses s’aménuisent progressivement. Et ce, pour qu’il soit davantage tout donné à Dieu et pour notre salut. Dans ce sens, je voudrais, en votre nom à tous lui formuler les bénédictions suivantes.

Monsieur l’abbé, que par l’intercession de saint Elie,

-                     La vie te soit favorable en tout temps et en tout lieu.

-                     Que ton être inspire et force tes ennemis au respect

-                     Que le demon s’enfuie de tout lieu où resonnent tes pas.

-                     Et enfin, que paix et joie se bousculent sans cesse à la porte de ton cœur.

 

Heureux et fructueux ministère sacerdotale. Ad multos annos !!!  Ab Edouard GNOUMOU



14/10/2010
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