Homélie du 27ème dimanche du T.O, Année C
HOMELIE DU DIMANCHE 03 OCTOBRE 2010
(27ème dimanche du T.O, année C)
Les apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi »
Tertullien, un Père de l’Eglise, disait ceci : « Avant, on ne baptisait que ceux qui était convertit, c'est-à-dire, ceux qui avait la foi. Mais aujourd’hui, il nous faut convertir ceux qui sont baptisés ». Cela est sans doute le visage que les chrétiens reflètent aujourd’hui. Nous avons de nombreux baptisés, mais peu de chrétiens. Cela, nous allons l’analyser à travers les différentes composantes de la foi :
Croire, c’est adhérer à tout ce que l’Eglise, revêtue de l’autorité divine enseigne. C’est ainsi que nous avons le credo qui est notre profession de foi par excellence. Nous le récitons, certes. Mais est-ce que notre cœur adhère à ce qui y est dit ? Croyons nous que Dieu est l’unique Dieu, le tout puissant ? Croyons-nous qu’il n’y a pas d’autre salut en dehors de celui que son Fils unique, Jésus-Christ, nous a apporté ? Croyons-nous en l’Esprit saint qui inspire en nous les chemins de Dieu? L’expérience montre que bien souvent ce n’est pas le cas. Nous professons notre foi et en même temps se trouvent profondément enracinées dans notre cœur d’autres divinités auxquelles nous n’hésitons pas à faire recours pendant les périodes chaudes : l’argent, le sexe, les fétiches, etc.
Croire, c’est savoir écouter. Ecouter la voix de Dieu dans tout ce qui nous arrive de bien (pluie, réussite dans nos champs, les bonnes nouvelles qui nous parviennent, la fraternité vécue, les rires, etc.). L’écouter dans tout ce qui nous apparaît beau et grand (la lune, le soleil, la nature…) ; dans les conseils que les autres nous donnent pour nous aider à grandir. L’écouter dans la voix de tout ceux qui disent du bien (qui ne critiquent pas, qui amusent, etc.). L’expérience montre que tout cela nous laisse souvent froids ou nous plonge dans la peur et même la jalousie. Ce n’est pas chrétien. Et dans ce sens, disons le encore, beaucoup de baptisés ne sont pas chrétiens.
Croire, c’est enfin rayonner de façon concrète aux yeux du monde des fruits d’amour (aimer tout le monde de sorte qu’en nous voyant vivre, on puisse dire : J’ai vu Dieu dans un homme) ; Les fruits d’une participation active à la construction de l’Eglise qui est l’instrument du salut pour le monde (engagement, participation financière, affrontement courageux et confiant en Dieu des difficultés de la vie, etc.). L’expérience montre que bien souvent ce n’est pas le cas non plus (explication…il y a même souvent des attitudes qui peuvent laisser croire que beaucoup de chrétiens ne viennent à l’église que pour avoir des frères qui accepteront de les enterrer au jour de leur mort et de les aider aussi à enterrer les siens.) Des fruits de prières. Combien de personnes assistent aux prières de la communauté ? Combien de personnes prient seuls après les prières de la communauté ? Combien de gens prient dans leur famille ? Combien sont-ils même qui font juste un signe de croix avant de prendre leur repas ? (Explication : nous avons même souvent peur de faire le signe de croix quand nous sommes en public. Simple peur ? Honte de montrer que nous sommes chrétiens ?)
Le constat est donc alarmant. Beaucoup de chrétiens n’ont pas la foi. Voilà pourquoi rien ne bouge parfois dans nos villages. Les païens restent païens parce qu’ils ne trouvent rien de nouveau ni de crédible dans notre foi, puisque des chrétiens, après avoir quitté l’Eglise, les rejoignent tout bonnement pour faire ce qu’ils font. C’est ainsi que nous devenons incapables de déplacer les montagnes de leurs croyances traditionnelles fortement dépassées, les collines des pratiques peu saines comme l’immoralité, les rochers de la haine et des rivalités malsaines, etc.
De fait, nous avons aussi intérêt à crier et à supplier le Seigneur aujourd’hui comme les apôtres : « augmente en nous la foi ». Pour ce faire, disposons chaque jour nos cœurs pour accueillir cette foi :
- En sarclant notre âme (déraciner en nous toutes les mauvaises habitudes, et nous efforcer de demeurer dans le bien)
- Biner la mauvaise terre de nos doutes (creuser notre être de façon à ce que la confiance se renverse sur les mauvaises herbes de nos doutes et les étouffent)
- abonder le sol avec le fumier de la parole de Dieu et de la prière.
Puisse le Seigneur tout puissant nous en donner la force. Puisse notre foi s’épanouir davantage en nous et dans nos frères pour sa plus grande gloire et pour notre salut, lui qui est vivant et nous aime, maintenant et pour les siècles des siècles. AMEN !!!
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