Homélie du cinquantenaire de l'Indépendance du Burkina Faso
SAMEDI 11 DECEMBRE 2010
(Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso)
- Messe demandée par le haut commissaire de la Province du Sourou pour le bon déroulement des célébrations du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina
I/ OUVERTURE
Indépendance. Liberté. Deux mots précieux qui s’entremêlent. Personne en effet ne souhaite dépendre d’un autre, car dépendance rime avec manque de liberté. Avant les années 60, notre pays se situait dans ce carcan combien peu enviable de la dépendance. L’homme blanc nous avait colonisés. L’homme blanc régnait sur nous. Nos grands parents travaillaient pour lui. Nous étions un peu comme les Israélites en Egypte. Notre situation était peut-être pire. Nous étions esclaves sur les terres de nos pères. Heureusement, Il y a de cela cinquante ans, les donnes ont changé. Cinquante ans d’indépendance. Cinquante ans de liberté où nous avons pris en main notre propre destin. Cinquante ans d’auto-construction de notre pays pour un Burkina plus prospère et plus épanouissant. Comment donc, en tant que chrétiens de ce pays, ne pas jubiler en communion avec l’ensemble de nos concitoyens ? Frères et sœurs, faisons donc de cette célébration une action de grâce à Dieu, Père par excellence des indépendances. Confions lui aussi l’avenir de ce pays. Supplions le pour nos responsables, afin qu’ils soient beaucoup plus portés à se dévouer entièrement au service de la nation pour le bonheur de l’ensemble de notre peuple, notamment les plus défavorisés.
Cependant, pour que Dieu agréer favorablement notre action de grâce et nos supplications de ce jour, commençons par demander pardon pour tant de manquements envers notre nation, notamment, le travail mal fait et parfois trop intéressé dans nos domaines d’activités qui a contribué à ralentir notre marche. Ensemble, confessons :
II/ HOMELIE
Bien chers frères et sœurs, la Parole de Dieu de ce jour est fortement marquée par une grande figure. Il s’agit bien évidemment du prophète Elie comme nous l’avons tous aperçue. Cette figure, à bien des points de vue, tombe à pic en ce jour de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de notre pays.
Cette célébration en effet, ne vise pas seulement à rappeler un fait passé, si heureux soit-il. La célébration d’un jubilé est aussi l’occasion de regarder vers l’avenir, et ce, en tirant des leçons du passé. Depuis cinquante ans, notre pays a acquis son indépendance. Mais pouvons-nous dire que dès lors, les vents du bonheur et de la liberté réelle y ont soufflé ? Il y a eu, certes, des progrès dans les différents secteurs de la vie, il y a eu des moments de joies intenses. Cependant, notre jeune démocratie a aussi eu ses fissures. En témoignent les nombreux coups d’états. La vie continue de se faire chère. Les richesses des gens favorisés continuent de s’accroître énormément aux dépens des pauvres qui se font chaque jour plus nombreux et plus pauvres, etc. Est-ce ce même pays que nous voulons demain ? Certainement non ! Nous voulons aller de l’avant. Nous voulons que le Burkina de demain soit meilleur à celui d’aujourd’hui. Mais comment faire ?
Les textes de ce jour nous donnent comme modèle la figure du prophète Elie.
Il fut un homme de Dieu, interpellant à temps et à contretemps ses contemporains sur la nécessité d’un retour immédiat vers le Seigneur. Il nous montre ainsi qu’on ne peut construire un homme, un peuple, une nation rayonnant de bonheur sans Dieu. En effet, le bonheur véritable et durable se trouve dans l’accomplissement du bien. Or le bien suprême par excellence, c’est Dieu lui-même. Pour une nation prospère de demain, Dieu donc doit avoir une place de choix dans notre vie, nos services, nos institutions, et les différentes structures de l’Etat. Ne dit-on pas en effet que « Si Dieu ne bâtit la maison, c’est en vain que travaille les maçons ? ». Puissent nos responsables continuer d’ouvrir grandement les frontières de notre pays à Dieu, afin qu’il vienne y siéger pour mener notre travail d’édification de notre chère patrie à son parfait achèvement.
Le prophète Elie fut également un homme de paix comme le dit si bien la première lecture : « Toi qui fut préparé pour la fin des temps, ainsi qu’il est écrit, afin d’apaiser la colère avant qu’elle n’éclate, afin de ramener le cœur des pères vers les fils, etc. ». A son exemple, tous et chacun d’entre nous, nous devons avoir pour point de mire cette réalité capitale qu’est la paix car on ne peut construire un pays dans les flammes. Pour ce faire, commençons par avoir en horreur tout ce qui, entre nous, peut engendrer des conflits et des tensions, quelqu’en soit leur degré, car l’incendie part toujours d’une petite étincelle.
Enfin, le prophète Elie, présent dans la personne de Jean le Baptiste est celui qui prépare les chemins du Seigneur. A son exemple, nous devons être aussi des missionnaires, c'est-à-dire, des personnes qui annoncent l’évangile dans tous leurs milieux de vie, afin qu’en déracinant le mal du cœur des hommes et femmes de ce temps, les béatitudes « heureux…heureux…heureux », y siègent à jamais. Nous pouvons annoncer cet évangile de plusieurs façons. Par la Parole, mais aussi et surtout, en donnant l’exemple de citoyens consciencieux qui travaillent non pas pour leur propre intérêt, mais pour le bien de tous. Des personnes qui donnent de leur temps, de leur bien, de leurs efforts, pour que chaque personne de notre peuple s’épanouisse de jour en jour.
Pour un Burkina radieux et prospère, demandons donc au Seigneur, au cours de cette eucharistie, de nous donner ces trois qualités du prophète Elie qui nous permettront, main dans la main, avec Dieu au cœur de notre vie, d’œuvrer au service de son édification véritable.
Vive le Burkina Faso !
La patrie ou la mort, nous vaincrons !
Que Dieu exauce nos prières, lui qui est vivant et nous aime, maintenant et pour les siècles des siècles.
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