AU COEUR DE L\'ESPERANCE

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Homélie du jour de Pâques 2012

HOMELIE DU JOUR DE PÂQUES

(Dimanche le 08 avril 2012)

 

 

Biens chers frères et sœurs, ce jour n’est pas un jour comme les autres.

Hier nuit, nous avons appris l’heureuse nouvelle. Oui, ce que nous avons vécu pendant plus de quarante jours a eu un dénouement heureux. C’est alors que nos bouches se sont entrouvertes. Nous n’avons plus pu contenir l’Alléluia que nous avions comprimé au fond de nos gorges durant ces quarante jours. Il a jaillit. Il a retentit. Alléluia, Alléluia, Alléluia.

Mais si je nous posais la question aujourd’hui : « Que Signifie Alléluia ? », j’aurais certainement beaucoup de réponses. Mais sachons qu’étymologiquement, Alléluia vient du mot Hébraïque « Halelu » (louez) et Iah (Yahvé) « Dieu ». Il signifie donc « Louez Dieu ». Le dictionnaire Français ajoute, en plus de cette signification originelle, que c’est une interjection qui se dit pour exprimer une joie ou un soulagement. Mais toutes ces significations, même vraies, ne clarifient pas entièrement le sens de Alléluia. Il nous faut encore creuser davantage de façon à ce que son sens jaillisse de nous-mêmes, de notre expérience personnelle. On demandait un jour à un enfant ce que signifiais « alléluia », il répondit sans hésiter : « Ca veut dire Youpi !!! ». Ici, dans notre contexte africain, si on nous demandait d’expliquer Alléluia, nous devrions aussi pouvoir dire quelque chose de ce genre. Oui, Alléluia, ce sont les cris de joie qui jaillissent spontanément de notre être  lorsque nous sommes mus par une joie profonde. Ainsi, il pourrait s’exprimer dans  « le cri de joie des femmes », « le cri de joie des hommes ». Oui, quand notre être est envahi par un bonheur immense qu’il ne peut contenir, il arrive qu’il en libère le trop plein par un cri d’allégresse, un cri de reconnaissance envers Dieu. C’est bien cela, ALLELUIA.

Si ces cris de joie devraient se tenir un seul jour dans l’année, eh bien, ce devrait être aujourd’hui. Oui, c’est aujourd’hui que nos cris de joie doivent retentir fort, encore plus fort. La raison ? Juste un petit signe : « un tombeau vide ».

Un tombeau vide, ca ne veut pas dire grand-chose. Ou du moins, ca veut dire autre chose, qui, pour la plupart du temps, n’a pas une connotation joyeuse. Imaginez que vous enterrez un être qui vous est cher aujourd’hui, et que trois jours après, vous allez trouver au cimetière qu’on a creusé son tombeau et que son corps n’est plus là. Ce n’est pas de la joie qui va vous envahir aussitôt. Loin de là. Ce sont plutôt des interrogations, des inquiétudes, de l’angoisse et de la peur même qui vont s’entrechoquer dans votre tête. Vous crierez au sacrilège ! Vous alerterez les forces de l’ordre. Et si besoin même est, vous offrirez un sacrifice pour découvrir quel être horrible a pu réaliser un acte si horrible et pour quel motif horrible. Ce pourrait bien être le cas avec le tombeau vide du Christ. Heureusement que tout ne s’arrête pas là. Il y a un autre signe qui est contenu dans ce tombeau vide. Et c’est ce signe que je vous invite à regarder maintenant parce que c’est de lui que découle la foi des apôtres Pierre et Jean : « Il vit et il cru ». Ce signe décisif, c’est le linceul et linge posés là dans le tombeau.

De façon générale, les voleurs de cadavres n’ont pas le temps de déshabiller le corps avant de l’emporter. Ce serait peut-être possible sous d’autres cieux où seul un linceul couvre le mort. Mais en tout cas, pas en Israël où le corps était enveloppé dans un linge puis attaché solidement avec plusieurs cordes avant d’être enterré. Nous voyons cela apparaître dans la résurrection de Lazare : « Le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et son visage était enveloppé d’un suaire ». Difficile d’imaginer des voleurs prendre le grand risque de délier d’abord tout ça sous le risque d’être attrapés, surtout que l’évangile dit encore qu’on avait placé des gardes près du tombeau ! Et même si cela pouvait être possible, le dernier signe qui enlève tout doute même chez les plus incrédules et qui a pu aider les apôtres à faire le saut de la foi, c’est la manière dont le linceul et le linge était déposés.

Suivons bien l’évangile que nous venons de parcourir : « Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il voit que le linceul est resté là ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place ». Ce qui revient donc à dire que les choses étaient aux mêmes places, avec les mêmes cordes attachées au même endroit comme s’il y avait eu évaporation du corps. Ca des voleurs de corps ne peuvent pas le faire. C’est donc le signe que quelque chose de grand, de surnaturel, d’impensable, de merveilleux s’est réalisée. Oui, Christ est sortit vainqueur du tombeau. Christ est Ressuscité.

Chant : Il est ressuscité, oui, il est sorti vivant du tombeau….

La disposition des linges qui avaient enveloppé le corps du Christ nous montre que la Résurrection du christ ne s’est faite comme un dormeur se réveille. Non, elle s’est faite COMME par évaporation. Cela signifie que le corps a traversé la matière sans l’enfreindre nullement. Cela pose donc le problème de la Personne du Christ Ressuscité. Est-ce le même qui déambulait dans les rues de la Palestine, proclamant la Bonne Nouvelle ? La réponse est évidente : Oui c’est le même. Seulement, il y a un plus. Son corps a acquis des propriétés nouvelles. C’est devenu un corps transfiguré, c’est à dire spirituel, incorruptible, glorieux, céleste. Ce corps donc, en principe, ne pourrait être vu, ni entendu, ni toucher par les sens. Comment expliquer donc l’apparition de Jésus à ses disciples ? Les théologiens médiévaux ont su l’expliquer en disant que Jésus avait repris son corps terrestre en tant que principe d’individuation (Ce qui le rend lui-même, individu à part entière différent des autres) mais dépourvu de toute matérialité, de telle sorte qu’il ne pouvait plus à la vérité être vu, touché et entendu, mais qu’il gardait cependant la Puissance d’imprimer dans les sens spirituels (l’esprit) des disciples la représentation, l’image, l’empreint visible, tactile, audible du corps qu’ils avaient vu, touché, entendu, ainsi qu’ils l’ont raconté en toute vérité. Il en est de même pour les apparitions de Marie (si c’était les sens qui voyaient tout le monde verrait).

Ainsi, Jésus n’était pas vu, touché, entendu par le visible, le tangible et l’audible de son corps terrestres, mais ils se faisaient reconnaître selon l’invisible, l’intangible et l’inaudible de ce même corps dont ses disciples avaient appris à percevoir l’identité secrète.

Et C’est cela qui rend la Résurrection du Christ heureuse, merveilleuse pour nous et attirante. Car à quoi bon de ressusciter avec ce même corps misérable, vulnérable, faible, mortel comme celui de Lazare ? Que non point. Au terme de notre vie, nous ressusciteront comme le Christ avec ces mêmes corps certes, mais comme celui du Christ, libérés du matériel corruptible, et entièrement couvert de gloire, d’immortalité et de bonheur indicible.

Ne me demandez pas comment cela se fera. A certains moments, je me pose moi aussi ces questions :

-          Comment les corps de ceux qui ont été dévorés par plusieurs animaux pourront-ils se reconstituer pour ressusciter au dernier jour ?

-          Et ceux qu’on brûle et dont on jette la cendre dans la mer comme on le fait là-bas dans les Indes ?

Cela, nous ne pouvons l’expliquer. Ce qui est clair, la Puissance de Dieu opérera cette résurrection de nos corps car s’il a pu nous tirer du néant, comment plus nous ressuscitera-t-il aisément en reconstituant nos corps à partir de matières déjà existantes!

Nous ressusciterons donc tous avec nos corps. Nous nous reconnaitrons, chacun dans le corps qui donne forme et individuation à son âme. Mais à la différence de nos anciens corps misérables, ce seront des corps glorifiés, spirituels, éternels, célestes. Ainsi, comme le Christ :

-          Nous pourrons aussi traverser la matière

-          Nous pourrons être dans plusieurs lieux aux mêmes moments parce que nous serons devenus spirituels

-          Nous pourrons nous faire voir uniquement par ceux auxquels nous voulons nous manifester en imprimant notre être dans leur sens spirituels et nous cacher de fait aux autres.

-          Et surtout, nous baignerons dans un bonheur continuel et infini auprès de notre Père céleste dans les siècles des siècles.

Telle est la joyeuse nouvelle de Pâques. Telle est le message fondamental que nous livrent le tombeau vide et les linges laissés là. Tel est le motif de nos Alléluia, nos youpi, nos cris de joie éclatants.

Oui, fêtons Pâques !

Fêtons notre Renaissance !

Puisse la Lumière du Ressuscité nous illuminer sans cesse et nous fasse marcher et courir même avec joie sur les chemins de cette vie éternellement bienheureuse qui nous est désormais offerte maintenant et dans les siècles des siècles. AMEN !!!



07/04/2012
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