Homélie, funéraille d'un jeune
MESSE DE FUNERAILLE D’UN JEUNE
(Tougan le 05 novembre 2011)
v OUVERTURE
Bien chers frères et sœurs, les funérailles de ….. que nous célébrons aujourd’hui peuvent paraître insolites. Oui, car les plaies provoquées par les douleurs de sa mort ne se sont pas encore entièrement cicatrisées. Cependant, elles ont leur sens. Nous avons pleuré son départ. Mais notre foi chrétienne nous dit que tout ne s’arrête pas là. D’où la nécessité pour nous de faire de nouveau une halte pour penser non plus à la mort, mais célébré la nouvelle vie dans laquelle sa disparition à nos yeux l’a propulsée. C’est donc notre foi en la résurrection des morts qui nous a réunis ce matin. Au début de cette célébration de la Vie, pensons à toutes les fois où nous avons emprunté des chemins de mort et demandons-en sincèrement pardon au Dieu des Vivants. Ensemble confessons.
v HOMELIE
Bien chers frères et sœurs,
Sur son lit de malade, le cardinal Pierre Veuillot disait : « Nous savons faire de belles phrases (à propos de la mort). Moi-même, j’en ai parlé avec chaleur. Dites aux prêtres de n’en rien dire. Nous ignorons ce qu’elle est. A certains moments, j’en ai pleuré ».
Je m’inscrirais bien volontiers dans cette ligne si nous étions réunis ce matin pour parler de la mort, surtout s’il s’agit de celle d’une jeune personne comme……… que nous avons connue et aimée. Mais non ! D’un seul cœur et d’une seule âme, comme je le soulignais au début de la célébration, nous sommes réunis une fois de plus autour de …….. non plus pour un langage de mort comme au jour de sa mort, mais bien pour célébrer la Vie. Oui, depuis la Mort-Résurrection de l’homme de Nazareth, le Fils de Dieu, la mort n’a plus le dernier mot. Elle est davantage une ouverture vers une vie meilleure comme l’affirmait si bien sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie ». Cette foi trouve sa justification dans les Paroles mêmes du Christ que l’Evangile nous a donné d’entendre : « La volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite tous au dernier jour. Car la volonté de mon Père, c’est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle ; et moi, je les ressusciterai au dernier jour ».
Face à de tels mots qui font éclater à nos yeux une nouvelle vie, nous n’avons plus le droit d’entretenir en nous des mots amers qui ne font germer en nous que désespoir et angoisses, surtout en ce qui concerne la jeunesse de………. Non ! Devant notre destinée commune qui est la Vie éternellement bienheureuse, on ne peut plus parler de jeunesse ou de vieillesse tels que nous les évoquons dans notre langage humain. Rien ne sert de vivre de longs jours si à la fin, on doit y perdre son âme. « La dignité du vieillard ne tient pas au grand âge, elle ne se mesure pas au nombre des années. Pour l’homme, la sagesse surpasse les cheveux blancs. Une vie sans tâche, vaut une longue vieillesse » nous dit la première lecture. Ainsi, la foi qui donne la sagesse se présente comme l’unité de mesure de la valeur d’une vie. De ce point de vue, nous pouvons donc dire que la vie de….., même courte à nos yeux, vaut une longue vieillesse. Car tous ceux qui ont vécu avec elle et qui l’on connu savent qu’elle a couvert, en si peu de temps, une longue route dans sa marche de foi lequel parcours peut être riche en enseignement pour nous aujourd’hui.
- Sa vie sacramentaire
Nom, Prénom, date de naissance. Il (Elle) a reçu le baptême le ….. à l’âge de 14 ans et la confirmation le ……. à l’âge de 15 ans. L’âge à laquelle elle a reçu ces différents sacrements nous montre qu’elle a été persévérante dans la catéchèse parce qu’elle y accordait de l’importance au nom de sa foi qui la soutenait. Cette vie sacramentaire est un cri lancé dans toutes les directions. Elle est une interpellation vive à l’adresse de toutes ces personnes, jeunes comme vieux, qui fréquentent nos églises, mais ne font aucun effort de catéchèse pour recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne comme s’il suffisait d’être là pour revêtir les couleurs d’éternité. Le baptême et la confirmation sont les sacrements qui marquent en nous le sceau de Dieu et nous font devenir ses enfants. De fait, nul ne sera sauvé qui aura refusé en toute conscience et liberté d’esprit de recevoir ces marques salutaires que confèrent les sacrements. Avec Jeannine, astreignons-nous donc à en être marqués pour marcher tous ensemble sur les chemins de la vie.
- Sa vie de foi
Renée à la vie divine par le baptême et marquée du sceau de l’esprit par la confirmation, Jeannine a su faire transparaître sa vie sacramentaire à travers sa vie concrète de foi. (Quelques exemples de sa vie de foi) Cette vie de foi aux multiples aspects de …… est également un cri lancé dans toutes les directions. Elle est une vive interpellation à l’égard de toutes ces personnes jeunes comme vieilles, baptisées et confirmées certes, mais qui se caractérisent par leur tiédeur spirituelle. Ils ne prennent aucun engagement au sein de leur église, trainent dans les rues, aux lits ou dans les buvettes lors des célébrations dominicales, reflètent un gout fade de la vie chrétienne au point de décourager les bonnes volontés. Aujourd’hui, la vie de foi de ….. nous crie qu’une foi non engagée est une foi morte. Une telle foi ne peut conduire au salut. Evitons donc que notre tiédeur ne plonge notre âme dans un état comateux en nous rendant insensible aux différents appels de l’Esprit qui invite sans cesse à la conversion. Avec ….., réveillons-nous, mettons nous debout et marchons tous ensemble avec passion sur le chemin de la vraie vie.
- Sa vie humaine
Toute la vie de …… était comme transformée par sa vie de foi. Et c’est cela qui devrait caractériser tout chrétien. Marqués du sceau de Dieu, nous avons tous et chacun le devoir de rayonner l’Amour et la bonté de Dieu au monde. Et en cela, ……nous donne aussi l’exemple. (exemple de ses qualités humaines) En cela, elle s’adresse à toutes ces personnes qui se disent chrétiennes, mais ne manifestent aucune trace de l’Amour chrétien dans leur vie. Jeannine parle à tous ceux d’entre nous qui se compliquent et compliquent la vie aux autres, tous ceux dont l’humeur constamment noire plonge quotidiennement leur entourage dans l’amertume. Elle nous invite aujourd’hui à nous enraciner davantage dans une foi engagée pour devenir comme elle des facilitateurs de la vie autour de nous.
Comme nous pouvons l’entrevoir, à travers sa vie sacramentaire, sa vie de foi et sa vie humaine, …….. a vraiment parcouru une longue distance en si peu de temps. Et sa vie, si courte soit-elle est riche et enrichissante. Elle nous invite tous à nous engager résolument sur le chemin de l’essentiel qui est la vie éternelle dans la communion avec Dieu notre Père et créateur. Bien sûr qu’elle n’a pas été parfaite. Comme tout humain, écrasée sous le poids de la fragilité humaine, du doute, du découragement …….. a connu des moments de chutes. Mais en ce jour ou nous nous souvenons d’elle, nous demandons au Seigneur de lui pardonner toutes ses fautes. Sans invoquer aucun mérite d’elle, nous osons tout de même brandir aux yeux de la miséricorde divine toute cette richesse de sa vie de foi et l’ensemble des relèvements qui ont toujours succédés à ses chutes en lui disant : « Vois Seigneur, c’est notre frère (sœur)…. . Elle a tant aimé ; elle a tant cherché. Elle a tant souffert. Elle a tant donné. C’est ton enfant bien-aimé ! Prends-la auprès de toi, à tes côtés pour la vie ». Nous sommes sûrs que nous sommes déjà exaucés car Dieu est le premier qui oublie toujours de regarder nos fautes pour ne voir que le bien qui a été fait. Ainsi, nous croyons que …. a vécu. ……. vit. ……. vivra pour l’éternité.
Bien plus, à cause de sa vie de foi, sa mort physique se présente à nous comme une semence jetée en terre : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il ne peut porter du fruit. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit». Nous croyons donc que loin d’être une perte, le départ de …….., tout comme une graine enfouie en terre, jaillira en une nouvelle vie qui grandira, qui étendra ses racines et qui produira d’abondants fruits de grâces qui se déverseront sur sa famille, sur notre jeunesse chrétienne et sur nous tous qui l’avons connue et aimée afin que notre foi au Dieu vivant s’enracine et nous propulse par des chemins d’éternité.
……, pour ces sillons de foi, d’engagement chrétien et d’amour que tu as tracés à la suite du maître pour guider nos pas, nous te disons merci.
……., entre les mains de notre Père, nous déposons ton âme.
Et jusqu’à ce que nous nous revoyions, que Dieu te garde fermement dans sa main.
Réf. : Père donne-lui près de vous, la paix et la lumière l’éternel repos.
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