Homélie pour des obsèques
HOMELIE POUR LES OBSEQUES
Bien chers frères et sœurs,
Vous êtes dans la peine, car toute mort est toujours vécue par les vivants avec un pincement au cœur. Quels mots trouver donc pour ne pas être maladroits, manquer de respect ? Pas des mots humains, pour sûr. Je me contenterai d’emprunter au prophète Elie dans la première lecture et à Jésus dans l’évangile les mots qu’ils ont su trouver en présence de ces deux veuves qui avaient un point commun : les mains vides.
« N’aie pas peur » dit le prophète Elie à la veuve de Sarepta
« Ne pleure pas » demande Jésus à la veuve de Naïm
La première recommandation a dû être celle de Dieu à notre frère (sœur) X… lorsqu’eut lieu la rencontre hier. La seconde s’adresse à sa famille et à tous ceux qui, aujourd’hui, sont dans la peine.
« N’aie pas peur ! »
En présence de quelqu’un qui nous aime et que nous aimons, on n’a jamais honte de présenter ce que nous avons. Surtout encore quand cette personne, c’est Dieu lui-même dont l’Amour immense nous comprend et accueille tout ce que nous pouvons lui donner de bon cœur. Il regarde le cœur. Tout ce que notre frère (sœur) a vécu, réalisé, bâti avec amour, voilà ce qui compte aux yeux de Dieu.
Ainsi, notre frère (sœur) a remis à Dieu sa générosité ; l’amour qu’il avait pour ses enfants et pour tous ceux qu’il rencontrait ; son zèle pour la construction et la reconstruction de la communauté catholique francophone dont il a toujours été le président, vue que personne ne voulait prendre sur lui une charge si exigeante ; sa lutte pour l’instauration du parking afin que les fidèles puissent célébrer l’Eucharistie avec un esprit libéré de toute éventualité de la perte de leur engin ; son amour pour la messe et la prière, notamment le rosaire ; l’éducation de ses enfants et de tous les enfants qu’il a enseignés durant son noble parcours d’instituteur ; le rôle tenu dans l’association des parents d’élèves de l’école catholique dont il fut jadis le président, etc. (Évoquer tous les liens d’affection ou d’amitié, tous les gestes de solidarité, tout le travail du défunt)
Dieu a accepté tout ceci avec joie, lui qui le premier, passe toujours l’éponge sur tout ce qui a été mal fait, ce qui a été contraire à sa volonté, ce qui n’a pas été fait, pour ne voir que le bien qui a été fait. Ainsi, notre frère (sœur), en disparaissant à nos yeux, n’est pas perdu. A cause de tout l’amour qui a caractérisé sa vie et le zèle pour les choses du Seigneur, le Seigneur peut lui dire aujourd’hui comme Elie à la veuve de Sarepta : « N’est pas peur ». Il saura ensuite lui tendre la main, pour le faire entrer dans son ciel glorieux. Puisse-t-il, lorsqu’il aura accédée à cette heureuse destinée vers laquelle tous nous aspirons, intercéder et prier, afin que Dieu trace pour tous ceux et celles qu’il a laissé des chemins de bonheur, de paix et de foi.
« Ne pleure pas ! » dit Jésus à cette femme qui a tout perdu puisque son fils, son fils unique, vient de mourir.
Et l’évangéliste précise : « Jésus fut saisi de pitié pour elle ». Alors, il peut lui dire « Ne pleure pas ! Je suis venu pour que tout ne s’arrête pas avec la mort. Je suis le sauveur. Avec moi, la vie est plus forte que la mort. ». L’autorité de Jésus est totale : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ». Et Jésus le rend à sa mère.
En votre présence, bien chers familles, proches, amis et connaissances du défunt qui pleurez le départ de …Jésus est saisi de pitié. Il s’arrête comme il s’est arrêté sur cette route qui conduisait à un cimetière. Jésus ne passe jamais à côté des personnes qui souffrent sans s’arrêter.
Et il vous dit :
« Ne pleurez pas ! Vos mains semblent désormais vides car vous ne pourrez plus saisir cette main avec tendresse. Vos cœurs semblent désormais blessés car vous ne pourrez plus communiquer, et donc plus communier… Or vos mains sont-elles vraiment vides et vos cœurs sont-ils définitivement privés de communion ? Pensez à toute l’amitié et la fraternité que vous allez vivre dans votre famille après son départ. Aux beaux souvenirs que vous rappellerez d’âge en âge à vos enfants sur ce que fut sa vie. Pensez qu’il vit encore dans le groupe francophone qu’il a aidé à maintenir. Dans le parking qui sera toujours présent pour témoigner de lui. Dans ses multiples œuvres qui seront désormais des témoins vivants de sa présence, encore plus forte, et cette fois-ci universelle, puisqu’il est passé de notre état corporel limité par le temps et l’espace, à l’état spirituelle, en attendant le jour où le Christ lui dira à son tour : « Je te l’ordonne, lève toi ».
Ne me demandez pas quand ni comment votre frère entendra cette parole, mais demandez moi « pourquoi ». Pourquoi ? Parce que Jésus Christ est le Libérateur de l’humanité, et que nous avons tous été créés pour vivre : la mort est un passage. Notre frère vit, il (elle) vit autrement, et c’est cet autrement qui nous fait mal ; un jour il (elle) ressuscitera, empruntant ainsi les pas de son Seigneur qui, désormais, nous entraîne tous dans sa résurrection glorieuse au matin de Pâques.
« N’aie pas peur ! »
« Ne pleure pas ! »
Ces paroles sont Parole de Dieu, elles sont Parole de Dieu adressée à chacun de nous aujourd’hui.
Puisse le Seigneur accueillir dans son ciel glorieux notre frère…Puisse-t-il aussi nous accorder les consolations dont nous avons besoin et les forces nécessaires pour marcher, comme lui, sur le chemin de la foi et de l’amour, en vue de ressusciter un jour, à notre tour, avec le Christ, le Vivant pour les siècles des siècles, AMEN !!!
Abbé Edouard GNOUMOU
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