AU COEUR DE L\'ESPERANCE

HOMELIE SAINT JOSEPH TRAVAILLEUR

(Mercredi 1^er Mai 2013)

Gn : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance »

En ce jour où nous fêtons saint Joseph, patron des travailleurs et fête du travail, que peut vouloir dire cette Parole ?

Créateur à la manière de Dieu : Ne pas s’enfermer dans son petit monde, ne pas se contenter de la routine quotidienne, mais investiguer, aller plus loin, créer, récréer afin que du nouveau apparaissent même dans les actes les plus habituels.

Pour ce faire, l’autre visage, l’autre ressemblance de Dieu apparaît indispensable : celui de l’Amour. Dieu n’a pas créé ce monde par obligation, par contrainte, mais par Amour. Nos pères dans la foi diraient que ce monde-ci est le trop plein de l’Amour débordant entre les personnes de la sainte trinité.

Ainsi, dans notre travail, même le plus petit que ce soit selon l’esprit du monde, c’est l’Amour qui doit être le moteur principal comme l’affirme saint Paul dans la lettre au Colossiens : « Frères, dans votre vie,  mettez l’amour au dessus de tout ». En effet, on ne peut chercher à faire mieux dans un travail quelconque que parce qu’on aime

-          Aimer ce que l’on fait : c’est cela qui donne de la valeur à notre travail. C’est cela qui donne du fruit à notre travail. A partir de cette mesure, chacun peut donc s’interroger : qu’est-ce que véritablement mon travail apporte de beau, de bien, de bonheur à cette structure de charité ? Si on n’y voit pas grand-chose, ce n’est pas parce que le travail n’est pas bon, mais parce que nous n’y mettons pas la dose d’Amour nécessaire. Et si la dose d’amour nécessaire fait défaut, c’est que nous ne sommes pas des sarments reliés à la vigne, à la source même de l’amour qu’est le Christ. Pour celui qui est relié à Dieu, tout travail connait toujours des proportions inattendues. Même le balayeur de la rue devient source de salut. Prenons l’exemple de cette vie ordinaire de Nazareth (menuiserie qui devient source de salut pour tous)

-          Aimer ceux pour qui on le fait : c’est cela qui devrait être au devant de tout travail comme l’affirme si bien Michel QUOIST : « Tu ne travailles pas d’abord pour avoir de l’argent. Tu travail pour rendre service à la société, et en retour, la société te donne de quoi vivre ».

Depuis un certain temps, la journée mondiale du travail s’est transformée en lieu de revendications où les travailleurs s’estiment toujours lésés et demande de meilleures conditions de travail. Cela en soi est bien. Mais à quoi rime meilleures conditions de travail ? Salaire, indemnité, prime….Et on oublie par là-même de réfléchir sur les fruits de notre travail pour la société et les mesures à prendre pour être plus efficients étant donné que c’est avant tout un service. La Parole de Dieu aujourd’hui nous interpelle là-dessus.

Ainsi, vous les travailleurs de Mariadougou, si vous êtes ici, c’est d’abord pour rendre service directement ou indirectement aux malades, aux faibles, etc. Et en retour, ces malades, ces abandonnés, ces faibles, ces mourants vous donnent de quoi vivre. Il est important de noter ici que c’est eux, et non les sœurs ici qui vous payent (en principe, tout ce que les sœurs reçoivent, leur consécration même c’est en leur nom).

En cela, tout ce que vous faite ici comme travail, chacun de son côté peut être, si vous l’imbibez suffisamment d’Amour, des plus nobles et des plus grands dans le monde. Car vous êtes au service non seulement des hommes mais aussi et surtout du Christ qui s’identifie davantage à ces pauvres : « J’avais faim, j’avais soif, j’étais malade et vous m’avez… » Je vous exhorte donc à mettre deux fois plus d’ardeur et d’amour dans votre travail ici, car vous avez deux fois plus de chance d’êtres les héritiers de Dieu.

Que Dieu vous en donne la force et la grâce, lui le Vivant qui nous aime maintenant et pour les siècles des siècles. AMEN !!!