Toussaint 2014
FETE DE LA TOUSSAINT 2014
I/ Ouverture
Le chapitre 11 de la lettre aux Hébreux établit une liste d’hommes et de femmes renommés pour leur foi, condition essentielle pour plaire à Dieu. Qui étaient-ils, des gens hors du commun ? Pas vraiment : Noé s’enivra, Abraham mentit au sujet de sa femme, Jacob usa souvent de tromperie, Rachel, sa femme, vola son propre père, Moïse était un meurtrier, David était incapable de contrôler ses enfants, en plus d’être le meurtrier de l’un de ses plus fidèles compagnons.
Dans l’Évangile, il y a de nombreux exemples de saints qui ont été également marquée par la faiblesse humaine : il y a Madeleine dont Jésus avait chassé sept démons. Il y a Matthieu « qui trahissait son peuple et prenait leur argent pour les donner aux romains », etc.
Ainsi, les saints, comme le disait Mgr Judes BICABA lors de la messe de sa fête patronale le 28 octobre dernier, ne sont pas des personnes exemptes de tout péché. Mais des personnes qui ont lutté contre leur péché.
Cette perspective nous réconforte car elle signifie que nous aussi nous pouvons être des saints si nous nous mettons sous le soleil de la miséricorde divine afin qu’il nous purifie. C’est pourquoi, au début de cette eucharistie, nous allons nous mettre à genou et reconnaitre sincèrement notre péché. Puisse le Seigneur nous purifier et nous donner assez de force et de volonté pour lutter chaque jour contre notre péché afin de devenir nous aussi des saints qui partageront sa joie dans les siècles des siècles. Amen.
P : Seigneur Jésus, envoyé par le Père pour guérir et sauver tous les hommes
P : O Christ, venu dans le monde appelé tous les pécheurs, prends pitié de nous.
P : Seigneur Jésus, élevé dans la gloire du Père où tu intercèdes pour nous…
II/ Introduction au gloria
Maintenant que nous sommes purifiés, joignons-nous à la foule immense qui se tient devant le trône et devant l’agneau pour chanter la gloire de Dieu.
III/ Introduction au credo
Ensemble professons notre foi, cette même foi qui doit nous entraîner à donner notre vie, à verser notre sang pour Dieu et pour nos frères avec la ferme conviction qui notre cité, la vraie, se trouve dans les cieux.
IV/ Prières universelles
Remettons maintenant nos intentions de prières dans les mains des saints, afin qu’ils les élèvent devant Dieu notre Père.
HOMELIE DE LA TOUSSAINT 2014
(Samedi 1er novembre 2014)
Dans l’introduction à la messe qui nous a été lue tout à l’heure, il est dit que la sainteté n’est pas l’apanage d’une élite donnée. Elle nous concerne tous. Mais comment pouvons-nous y parvenir ? Ecoutons une fois de plus la première lecture tirée du livre de l’apocalypse qui nous donne l’identité de cette foule immense de saints, chantant devant le trône et devant l’Agneau : « Tous ces gens vêtus de blancs qui sont-ils ? […] Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leur vêtement, ils les ont purifié dans le sang de l’agneau ». Le SANG de l’Agneau, voici une des caractéristiques essentielles des saints.
Le sang se définit comme « un fluide physiologique vital (liquide indispensable au fonctionnement de la vie) de couleur rouge qui circule dans les artères et les veines des vertébrés sous l'impulsion du cœur et qui nourrit, oxygène et nettoie les tissus organiques ». A travers ses différents composants que sont, les globules rouges, les globules blancs, le plasma, les globulins il assure le transport des gaz respiratoires et des nutriments nécessaires au fonctionnement des organes. Il joue aussi le rôle combien important de la défense de l’organisme contre les microbes pathogènes. Celui qui n’a plus de sang ou dont le sang manque d’un de ses constituants meurt par asphyxie, meurt de malnutrition, meurt sous l’assaut impitoyable des microbes qui ne rencontrent plus de résistance, meurt, meurt et meurt. Le sang, c’est donc la vie. La donation de la vie qui s’accompagne toujours d’un épanchement sanguin n’est-elle pas une preuve ? On ne peut donc rien donner de meilleur que son sang :
- Voilà pourquoi le sang, c’est la nourriture des dieux.
- Voilà pourquoi dans nos religions traditionnelles et dans le monde des forces occultes, rien de bon ne peut s’obtenir sans le sang versé. Et plus ce que l’on demande est important, plus le sang versé doit être de qualité. Le meilleur sang est celui qui provient du meilleur être, c'est-à-dire l’être humain. Et parmi les hommes, celui des enfants où des jeunes vierges est encore plus privilégié du fait même qu’ils se distinguent par leur innocence ; ou encore le sang qui provient d’un être cher ; mieux même, notre propre sang qui engage toute notre vie.
Le christianisme, notre religion, n’échappe pas à cette symbolique du sang : « Tous ces gens vêtus de blancs qui sont-ils ? […] Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leur vêtement, ils les ont purifié dans le sang de l’agneau »
Le sang de l’agneau, c’est le sang du Fils de Dieu lui-même et par conséquent le sang le meilleur qui ne puisse exister. Voilà pourquoi nous ne pouvons rien offrir de meilleur qui soit aussi agréable pour Dieu. Mais quelle peut être la raison qui a poussé le Fils de Dieu à aller jusqu’à engager son sang, c'est-à-dire offrir sa vie ? Convenez avec moi que lorsqu’une personne humaine arrive à verser son sang, c'est-à-dire, à donner sa vie pour une cause, c’est qu’elle est vitale.
La raison qui a poussé le Fils de Dieu à cet extrême, c’est le salut de l’humanité que le péché était venu détourner du chemin des béatitudes « heureux…heureux…heureux » pour la conduire dans le chaos du non sens, du mal qui poignarde l’homme jusqu’à son âme. Ce faisant, non seulement le Fils de Dieu nous purifiait du mal et nous rétablissait dans notre dignité d’enfants de Dieu, mais il nous traçait aussi le chemin : « Afin que vous fassiez comme j’ai fait pour vous » C’est donc l’Amour, un amour extrême pour l’homme qui a poussé le Christ à aller jusqu’à cet extrême : Donner sa vie pour que nous ayons la vie comme une mère donne sa vie en versant de son sang pour donner la vie. « Il n’y a pas de plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ceux qu’on aime ».
Si dans nos religions traditionnelles, c’est toujours le sang d’un tiers qui est offert pour donner la paix ou un bienfait quelconque ; de même si dans le monde des forces occultes, c’est aussi le sang d’un tiers qui est offert pour des intérêts égoïstes, il en va autrement dans le christianisme. Celui qui veut se sauver ne reste pas indemne. Il faut laver, purifier son vêtement dans le sang de l’agneau. C'est-à-dire, il faut accepter de se plonger dans ce courant de sang versé par amour : « Le christ à donné sa vie pour nous, nous aussi nous devons donner nos vies pour nos frères ».
Frères et sœurs, la voie de la sainteté se trouve là. Nul n’aura droit au bonheur des saints qui voudra conserver son sang bien frais dans ses veines. Il faut du renoncement, l’oubli de soi pour l’autre. C’est cela, verser son sang.
Heureux les pauvres de cœurs, c'est-à-dire ceux qui ne s’attachent pas trop aux biens matériels, mais prennent le risque de les ouvrir aux autres pour leur bien : « Donner, c’est se donner soi-même ».
Heureux les doux, c'est-à-dire ceux qui font violence sur eux mêmes pour ne pas exploser dans des colères aux conséquences parfois dramatiques. Tous nous savons l’effort surhumain qu’un homme doit parfois faire sur lui-même pour se contenir. N’est-ce pas cela aussi, verser son sang ?
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, c'est-à-dire ceux qui osent se dresser face aux grands de ce monde qui dictent leurs lois aux plus petits. Il n’y a pas meilleur manière de verser son sang, surtout que dans ce domaine précis, il arrive bien souvent que le sang coule effectivement.
« Heureux…Heureux…Heureux ». « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi ».
Frères et sœurs, ces paroles ne sont pas des mots jetés au vent. Ce ne sont pas des paroles en l’air. La sainteté qui conduit au bonheur vrai est à ce prix. Nul ne sera saint, nul ne sera heureux qui voudra se rétracter sur lui-même pour protéger son sang : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra. Celui qui la perd à cause de moi la sauvera ». Il faut que notre sang coule chaque jour dans l’effort, dans la maitrise de soi, dans la violence faite sur soi-même pour ne pas s’étaler dans le péché, dans la mort à soi même pour apporter de la joie aux autres. Là se trouve la source de toutes les grandes réalisations de l’humanité qui apportent vie et bonheur à tous : sang du fils de Dieu, sang des martyrs, sang des pères de l’indépendance, sang des médecins et chercheurs qui sont morts des maux dont ils cherchaient les remèdes comme ceux qui meurent encore aujourd’hui de la fièvre Ebola, etc. Du sang versé par amour jaillit toujours une vie plus grande, un bonheur plus général. Là se trouve la sainteté qui est notre vocation à tous.
Puisse l’intercession de tous les saints que nous célébrons en ce jour nous obtenir la force et le courage nécessaire de donner et de nous donner entièrement pour le salut de nos frères, dussions-nous pour cela versé notre sang dans celui de l’Agneau. Ne l’oublions pas, les plus grandes choses se réalisent là. Puisse l’Eucharistie de ce jour nous soutenir. Amen.
PREFACE (de tous les saints)
Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire
De t’offrir notre action de grâce toujours et en tout lieu
A toi, Père très saint, Dieu éternel et Tout-Puissant
Par le Christ notre Seigneur
Réf. : Il est juste et bon de te rendre toute gloire
A toi nos louanges
Car nous fêtons aujourd’hui la cité du Ciel
Notre Mère la Jérusalem d’en haut ;
C’est là que nos frères les saints déjà rassemblés
Chantent sans fin ta louange R. /
Et nous qui marchons vers elle par le chemin de la foi
Nous hâtons le pas
Joyeux de savoir dans la lumière ces enfants de notre Eglise
Les saints que tu nous donnes en exemple R/
C’est pourquoi avec les anges, les archanges
Avec les puissances d’en haut et tous les saints
Nous chantons l’hymne de ta gloire
Et sans fin, nous proclamons (bis)
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